Meriem violéeDes associations de défense des droits humains dénoncnt le report du procès de «Meriem», la jeune fille violée par deux policiers, le 4 septembre 2012, au nord de Tunis.

Le tribunal de première instance de Tunis avait condamné à 7 ans de prison les deux policiers accusés de viol et à 2 ans de prison le troisième policier accusé de corruption avec une amende de 20.000 dinars.

La victime ayant fait appel du jugement, tout comme les deux accusés, le tribunal devait réexaminer l’affaire lundi 29 septembre 2014, mais il a décidé de reporter le procès en raison de l'absence du juge pour des raisons de santé, a indiqué à l'agence Tap la présidente de l'Organisation tunisienne de lutte contre la torture (OTLT), Me Radhia Nasraoui.

Dans une déclaration commune, des associations de défense des droits humains ont dénoncé les tentatives visant à ternir l'image de la victime en lui imputant la responsabilité de ce qui s'est passé pour justifier ce crime «odieux».

Ces associations ont dénoncé un verdict «provocateur et indulgent» à l’égard des agresseurs, estimant que ce jugement commande aux défenseurs des droits humains et aux femmes de faire preuve d'une vigilance totale.

Les associations soulignent que le crime de viol est classé par la Cour pénale internationale (CPI) comme crime contre l'humanité lorsqu'il est commis en période de transition et comme une violation flagrante des droits humains dans la loi de la justice transitionnelle.

Elles demandent au gouvernement tunisien de s'en tenir à ses engagements à l'égard de la femme aux niveaux national et international et à adopter le concept international de la violence qui ne se limite pas uniquement à la violence matérielle.

Les associations signataires de la déclaration appellent, dans ce contexte, les composantes de la société civile à faire pression sur le gouvernement pour qu'il assume ses responsabilités dans la protection des femmes victimes de la violence sexuelle.

La victime a publié un livre ‘‘Coupable d'avoir été violée’’, où elle raconte sa terrible mésaventure, sous le pseudonyme de Meriem Ben Mohamed. Mais cette aventure l’a aidée à extérioriser sa douleur, mais tant que le verdict n’est pas prononcé, elle ne pourra crier victoire.

I. B. (avec Tap).

{flike}