ContraceptifsLa Tunisie est au 1er rang arabe et africain en matière d’utilisation des moyens contraceptifs, mais cela n’empêche pas l’explosion du nombre des avortements.

Les établissements de santé publique enregistrent environ 14.000 avortements par an, indique l’Office national de la famille et de la population (ONFP). Cependant, bon an mal an, les cliniques privées pratiquent environ 21.000 interruptions volontaires de grossesse, qui n’apparaissent pas forcément dans les statistiques. Cela porte le nombre des avortements à 35.000 par an.

Si la Tunisie n’était pas au 1er rang arabe et africain en matière d'utilisation des moyens de contraception, on peut se demander à quel niveau s’élèverait ce chiffre.

L’ONFP a néanmoins de bonnes raisons de se réjouir du fait que la contraception réduise le nombre d’avortements et permette d’améliorer la santé maternelle, contrairement à l’interruption volontaire de grossesse, qui peut provoquer des complications (notamment la stérilité).

«Cela prouve une certaine conscience de la part des femmes tunisiennes qui parviennent à maîtriser leurs vies sexuelles en contrôlant mieux les grossesses et les naissances», a souligné le directeur de l’ONFP, Ridha Gataâ. «Chacun a le droit de choisir le nombre d’enfants qu’il désire, la contraception peut l’aider à contrôler les naissances», a-t-il ajouté.

L’ONFP va s’employer à rapprocher davantage les structures de planning familial des femmes dans toutes les régions, tout en poursuivant les campagnes de sensibilisation, dans les régions enclavées, où la contraception pose encore problème, car elle est souvent considérée comme un sujet tabou.

Les mères de familles nombreuses, qui sont parfois confrontées à une nouvelle grossesse, finissent par avorter car leurs moyens limités ne leur permettent pas de subvenir aux besoins d’un nouvel enfant. On doit leur expliquer qu’elles pourraient éviter de tomber enceinte grâce aux contraceptifs.

«Les centres de planning familial doivent être accueillants et bien informés pour aider au mieux les femmes à faire le choix du moyen de contraception qui leur convient (stérilet, pilule, implant...), surtout lorsque qu’elles rejettent l’idée même du préservatif», explique encore M. Gataâ.

La Tunisie a célébré pour la première fois, vendredi 26 septembre 2014, la journée internationale de la contraception. Des médecins et spécialistes se sont accordés sur la nécessité de faciliter et garantir l’accès aux moyens contraceptifs à toutes les couches de la société et, surtout, aux jeunes, et prévenir ainsi les maladies sexuellement transmissibles.

Y. N. M.

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