Yacine-Chayeb Yacine Chayeb dénonce une agression policière dont il a été victime alors qu’il déclarait la perte d’un portefeuille au commissariat de Hammamet.

La nuit du 13 août devait se terminer tranquillement pour Yacine, qui rentrait du festival Ephémère dédié à la musique électronique, qu’organisait le ministère du Tourisme à Hammamet, les 12 et 13 août 2014, lorsque son ami s’est aperçu qu’il avait perdu son portefeuille. Les deux copains se sont alors dirigés vers le poste de police pour une déclaration de perte.

La procédure terminée, les deux jeunes hommes ont quitté le commissariat et Yacine a cru devoir reprocher à son ami d’avoir perdu son portefeuille pour la énième fois. Il a laissé échapper quelques gros mots… comme souvent entre potes.

Un agent de police à bord d’un véhicule stationné tous près n’a pas apprécié. «On ne t’a pas appris à respecter la police? Tu te permets de dire des gros mots?», lui a-t-il lancé, avant de descendre de la voiture et de lui promettre une correction.

Yacine dit s’être excusé en assurant à l’agent qu’il ne l’a pas vu et que, de toute façon, c’est avec son copain qu’il se disputait. Selon lui, le policier n’a rien voulu entendre. Il l’a aussitôt attrapé et mis à terre en lui passant les menottes.
Conduit à l’intérieur du commissariat, le jeune étudiant affirme avoir été roué de coups.

«Il me frappait avec une violence que je ne m’imaginais pas. Même un terroriste armé, prêt à tirer, n’aurait pas été frappé aussi violemment», confie Yacine. Il ajoute: «Je lui demandais d’arrêter de me frapper, lui rappelant qu’il n’en avait pas le droit, mais il a continué à me cogner dessus en menaçant de me coller une affaire de consommation de stupéfiants. Je lui ai répliqué qu’une pareille accusation ne tiendrait pas la route, car je ne consomme pas de stupéfiants et je ne fume même pas».

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Yacine Chayeb.

Le calvaire du jeune homme aura duré plus d’une heure, menotté et assis sur une chaise de fortune, soumis à des agressions verbales et physiques, avant d’être finalement relâché, comme si de rien n’était.

«Te voilà libre. Oublie ce qu’il s’est passé. Le ‘‘zamil’’ (collègue, NDLR) n’était pas dans son assiette. Ne lui en tiens pas rigueur», ont lancé les collègues du policier à Yacine, qui quittait le poste. Mais l’étudiant, en colère, ne compte pas se taire. Souffrant de douleurs au dos, il s’est rendu ce matin, vendredi 15 août 2015, à l’hôpital et a engagé les premières démarches pour porter plainte. «Je veux que justice soit faite et que cet agent soit puni pour l’exemple, mais aussi pour qu’il ne recommence plus», dit-il.

Y. N. M.

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