On se souvient du bras de fer que M. Mekki avait engagé avec les médecins internes et résidents, braquant maladroitement toute la communauté médicale, en essayant de faire passer en force une loi qui oblige ces derniers à travailler dans les régions intérieures.

Celles-ci manquent, il est vrai, terriblement de spécialistes dans la plupart des branches. Le principe était louable, mais c’est la manière qui s’est révélée exécrable.

On se souvient des grèves, sit-in et marches de protestation qui ont tenu le pays en haleine pendant des semaines. En plus d’être incompétent, M. Mekki était arrogant et recourait à des manières dignes d’un dictateur. Aussi son départ a-t-il été accueilli par un ouf de soulagement de la communauté médicale.

Son successeur, sans faite trop de bruit, a renoué le dialogue avec les gens de la profession. Et il n’a pas mis beaucoup de temps pour arriver à un résultat.

C’est ainsi, en effet, que M. Ben Ammar a signé, le jeudi 24 juillet 2014, au siège de son département, avec le secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Mouldi Jendoubi, le procès verbal de l'accord relatif aux médecins spécialistes. Aux termes de cet accord, les jeunes médecins spécialistes seront appelés à effectuer un travail national d'une durée d'une année dans les régions intérieures.

M. Ben Ammar a indiqué que cet accord est «un premier pas vers l'équité entre les régions en matière de prestation sanitaire», rappelant qu'après la révolution de janvier 2011 «75% des ressources du ministère ont été allouées aux 13 gouvernorats les plus défavorisés».

L'accord permettra d'affecter annuellement 600 jeunes diplômés dans les régions intérieures sous forme d'équipe et non à titre individuel.

Selon le ministre, cette démarche permettra de mettre à la disposition de chaque région défavorisée une équipe médicale complète capable de faire face aux défaillances d'une manière efficace.

I. B. (avec Tap).