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Le Bus of Hope (Bus de l'Espoir), une clinique ambulante et multidisciplinaire, a été, vendredi, à Sabbalet Sidi Bouzid, première escale d'une tournée dans 17 régions du pays.

Par Zohra Abid

Projet monté en coordination entre le ministère de la Santé et les laboratoires Bayer, Bus of Hope sillonnera, pendant 5 ans, les zones défavorisées et répondra aux besoins en matière de la santé de la population démunie. Au terme de cette période, le bus sera remis, avec ses équipements, à titre gracieux au ministère de la Santé.

Une idée qui a bien pris

Le lancement officiel a eu lieu mardi dernier en fin d'après-midi à l'hôtel Sheraton de Tunis. C'était en présence notamment de Nabil Ben Salah, directeur général de la Santé, de Andreas Reinicke, ambassadeur d'Allemagne en Tunisie depuis février 2014, des doyens des facultés de médecine et plusieurs médecins et responsables du secteur.

Après l'inauguration et la visite du Bus of Hope, les invités ont eu droit à une rencontre avec les initiateurs et partenaires du projet.

«L'idée a été lancée en juin 2012. Nous, c'est-à-dire les 25 personnes de Bayer Tunisie, avons réfléchi sur un projet et l'avons présenté à un concours international du meilleur projet innovateur organisé en Allemagne par Bayer. Nous avons obtenu le prix. Ce prix consiste à une contribution financière, qui a permis de réaliser le projet du Bus of Hope», a expliqué Karim Ben Ayoub, directeur général de Bayer Tunisie, qui a tenu à remercier le staff de médecins qui ont apporté leur touche et rendu ce projet faisable.

«Il ne faut pas oublier de remercier les médecins partenaires, qui vont s'éloigner pendant plusieurs jours de leurs familles et sacrifier beaucoup de leur temps. Ils se sont totalement – et de leur propre gré – engagés dans cette opération strictement citoyenne», a-t-il ajouté.

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De gauche à droite: Nabil Ben Salah, Karim Ben Ayoub, Andreas Reinicke...

Le Bus of Hope a sa propre feuille de route et une cible bien précise: les zones éloignées, difficiles d'accès où les conditions socio-économiques empêchent les patients de se rendre dans les hôpitaux classiques pour être soignés, et c'est leur droit le plus absolu.

Parmi les services qui seront proposés gratuitement, il y a, bien sûr, les consultations, le dépistage du cancer du sein, la pédiatrie... mais les médecins profiteront aussi pour mettre l'accent sur le planning familial, car, dans ces régions, la natalité commence à exploser, malgré les conditions économiques très difficiles.

«Ce bus de 18m2 (longueur 7.56m, largeur 2.8 et hauteur 2.2) est ergonomique, bien équipé et aménagé en 2 salles. La première est réservée aux consultations, avec des bureaux, des tables d'examen (standard et gynécologique), un mini laboratoire avec une centrifugeuse, un automate pour les examens hématologiques de routine, un réfrigérateur à -40°C, un ECG, un échographe mobile... Le 2e espace est une salle d'attente réservée aux patients», lit-on dans la note de presse.

Selon M. Ben Ayoub, toutes les normes de sécurité européenne ont été respectées dans la réalisation de ce bus, qui est conçu «pour avoir sa propre autonomie d'énergie pendant 24H00. Ceci est idéal lorsque nous sommes dans les régions rurales et isolées».

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Bus of Hope, de l'intérieur...

Les stations ciblées

17 régions situées au nord-ouest et le centre-ouest bénéficieront du Bus Of Hope. Lors de ses tournées, qui seront organisées en coordination avec les autorités locales, le bus sera escorté par des forces de sécurité.

«Chaque région a sa spécificité. Il y aura notamment des campagnes de sensibilisation aux pathologies courantes ou chroniques tel que le diabète, l'hypertension, les maladies sexuellement transmissibles», insiste M Ben Ayoub.

«Bayer a certes financé une grande partie de Bus of Home. Mais ce qu'a fait Bayer, c'est un tout petit geste dans un très grand projet magnifique», a déclaré l'ambassadeur allemand Andreas Reinicke. Son excellence a rappelé, par la même occasion, que son pays est déterminé à aider la Tunisie post révolution.

«270 sociétés allemandes employant 51.000 personnes sont implantées en Tunisie et aucune n'a quitté jusqu'à ce jour ce pays malgré les perturbations sociales. La Tunisie nous intéresse et nous comptons sur sa proximité avec l'Europe. Notre intérêt ne fait que grandir. D'ailleurs ça se voit par la multiplication des centres et séminaires de formation», a ajouté M. Reinicke.

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