Immigres-tunisiens-en-EuropeLes demandes d'asile de Tunisiens vers les pays de l'Union européenne demeurent importantes depuis la révolution du 14 janvier 2011, malgré un fléchissement relatif en 2013.

Cette forte demande est imputée à des raisons purement économiques mais politiques dans certaines situations. Selon un communiqué de l'Office européen des statistiques (Eurostat), publié fin mars dernier, les demandes d'asile de Tunisiens en zone euro ont quadruplé entre 2009 et 2013, passant de 590 à 2.595, avec un pic de 6.810 en 2011, dont 5.035 en Italie.

Un grand nombre de demandeurs d'asile a été également enregistré en Suisse avec 1.735 demandes en 2013, 2.240 en 2012 et 2.535 en 2011 (contre 75 en 2008).

Après la Suisse, l'Allemagne représente le 2e pays européen qui reçoit de fortes demandes d'asile de Tunisiens avec 640 demandes en 2013 (contre 115 en 2010), suivie par l'Italie avec 520 demandes (contre 140 en 2008).

En 2013, le nombre de demandes a été presque similaire dans d'autres pays européens tels que la Suède (220), l'Autriche (225), la Hongrie (235) et la France (235).

Des demandeurs d’asile de Tunisiens ont été recensés en 2013 dans des pays européens qui n'ont jamais reçu de demandes d'asile de Tunisiens avant la révolution, tels que la Croatie (70), le Luxembourg (50), la République Tchèque (45) et la Roumanie (15).

Selon Emna Ben Rehouma, sociologue, le principal motif derrière ce nombre «excessif» de demandes est avant tout «politique». Elle cite, à ce propos, les conclusions de l'Observatoire tunisien de la protection du consommateur et des contribuables (Ilef) qui avait indiqué, dans un communiqué publié en 2013, que les demandes d'asile «sont en forte augmentation depuis l'assassinat du leader politique Chokri Belaid et que plusieurs intellectuels et hommes d'affaires estiment que la liberté d'expression est menacée en Tunisie».

Le président provisoire de la république, Moncef Marzouki, avait affirmé, en mars dernier, dans une interview accordée à la chaîne Radio Télévision Suisse (RTS), que «s'il y a encore des requérants d'asile tunisiens, en Suisse, c'est pour des motivations et raisons économiques et non politiques».

Selon Ilef, 3.750 demandes d'asile ont été enregistrées depuis le mois de février 2011, dont 25% de demandes ont été déposées par des diplômés à la recherche d'un emploi (dont l'âge ne dépasse pas les 35 ans) et 21% ont été faites par des employés du secteur privé et public.

Les pays de l'Union européenne sont la destination privilégiée des demandeurs d'asile (53% des demandes) viennent ensuite les Etats-Unis, le Qatar et les Emirats arabes Unis, ajoute la même source.

I. B. (avec Tap).

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