Tribunal-Militaire-Charfeddine-KellilLe tribunal militaire a provoqué un tollé général en prononçant des jugements cléments à l’encontre de figures de l’ancien régime impliquées dans des meurtres.

Les membres du comité de défense des familles des martyrs et blessés de la révolution ont été choqués par le verdict particulièrement clément prononcé, samedi soir, par le tribunal militaire à l’encontre de certaines figures sécuritaires de l’ancien régime, notamment Rafik Belhaj Kacem, ancien ministre de l’Intérieur, Ali Seriati, ancien chef de la sécurité présidentielle, Adel Tiouiri, ancien directeur général de la sûreté nationale, et de Lotfi Zouaoui, ancien directeur général de la sécurité publique, accusés de meurtre et de complicité dans une tentative de meurtre, lors des évènements de la révolution de janvier 2011.

Tribunal-militaire-13-avril-2014

Les familles des victimes font exploser leur colère après le prononcé du verdict.

En décidant d’alléger les condamnations, qui vont du non-lieu pour certains à 3 ans d’emprisonnement maximum, comme pour Rafik Haj Kacem, les juges ont suscité un mouvement de protestation parmi les membres des familles des victimes, devant le tribunal militaire, à Bab Saâdoun, à l’ouest de Tunis.

L’ancien ministre des Affaires sociales et dirigeant du parti Ettakatol, Khalil Zaouia (dont on se demande ce qu’il est allé faire là-bas) a failli être lynché. Il a été chassé comme un malpropre par des manifestants.

Rafik-Haj-Kacem-Trbunal-militaire

Rafik Haj Kacem quite la salle du tribunal.

L’un des avocats des victimes, Charfeddine Kellil, a déclaré: «Avec tous le respect que nous devons aux juges, nous n’avons jamais donné un blanc seing à la justice militaire. Par ce verdict scandaleux, notre confiance en cette justice a subi un sacré coup». Et d’ajouter: «On doit féliciter Ben Ali pour la libération des symboles de son régime».

I. B.