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Pendant quelques heures, chants, danses et sourires ont pris le dessus sur la maladie des enfants de l'Institut de Neurologie Mongi Ben Hmida.

Reportage de Yüsra N. M'hiri

Tunisiana et Tunaction ont inauguré, jeudi, à l'Institut de Neurologie Mongi Ben Hmida de Tunis, la 1ère classe dans le cadre de leur programme «L'Ecole à l'hôpital». Le principe de ce programme est simple : quand les enfants ne peuvent pas aller à l'école, parce qu'ils sont hospitalisés, c'est alors l'école qui vient à eux à l'hôpital.

A l'occasion de cette inauguration, une petite fête a été organisée par l'association «Esmâani», partenaire de Tunisiana, à laquelle ont participé des enfants atteints de pathologies neurologiques et qui étaient accompagnés, pour la plupart, de leurs familles. Animateurs, médecins et bénévoles étaient de la fête et ont assuré une présence sécurisante et affective, au grand bonheur des enfants, qui, pour quelques heures, ont oublié leurs maux mais aussi leur différence.

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Kenneth Campbell, DG de Tunisiana, se prend au jeu.

Faire rire un enfant malade

Faiza, maman de Rami, privé de l'utilisation de ses membres inférieurs, est heureuse de savoir que son enfant pourra suivre des cours durant son hospitalisation. «Les responsables ouvrent ainsi des portes pour que nos enfants puissent continuer à créer, imaginer, jouer et se rencontrer», se réjouit-elle.

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Qui a dit que les médecins ne savent pas faire le clown pour la bonne cause?

Faiza n'habite pas à Tunis, et elle vit chaque hospitalisation de son enfant comme un cauchemar. D'abord, ses moyens financiers limités constituent un obstacle à son déplacement depuis son village à Bizerte jusqu'à Tunis. Puis le retard psychologique causé par la maladie à son enfant a tendance à l'isoler parmi ses camarades. Autant dire que l'inauguration d'une classe d'école à l'hôpital la rassure. Et lui fait espérer de sérieux progrès pour son fils. «Le village où j'habite est pauvre, alors Rami ne va pas tous les jours à l'école, car il aurait besoin d'une auxiliaire de vie, que je ne peux payer. Quand il s'y rend, il est perdu et la maitresse à beau faire des efforts, il décroche rapidement et s'ennuie, avant de finir par s'isoler. Mais ici, à l'hôpital, les professionnels pourront l'aider à s'intégrer et cela me rassure», confie-t-elle à Kapitalis.

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Qui va souffler les bougies du gâteau?

«L'Ecole à l'hôpital» est dotée d'une bibliothèque mise à la disposition des jeunes malades. Des livres pour les distraire pendant les soins et les longues attentes. Mais aussi pour leur donner le goût de la lecture, comme un moyen d'apprentissage et de découverte, mais aussi de divertissement, de distraction et d'évasion. Ce dont ces enfants malades et éloignés de leurs parents ont grandement besoin.

Najla est venue avec son fils Mohamed. Il était un peu fatigué mais les clowns, les ballons et les sons de la guitare retentissant dans la salle retenaient son attention. «C'est une excellente initiative. Renforcer les activités du service dans l'accompagnement, l'écoute et le divertissement des petits patients va certainement contribuer à l'amélioration de leur quotidien», explique-t-elle.

Médecins, animateurs et clowns

Les jeunes médecins, qui prenaient part à la fête, ont parfaitement joué le jeu. Ils portaient un nez de clown, dont la couleur rouge écarlate égayait la blouse blanche. Ils ont dansé, ri et joué avec les enfants dont les yeux brillaient de bonheur.

Les clowns, avec leur improbable accoutrement, leur voix aiguë et l'écho de leur rire hilare, ont mis beaucoup de joie dans la salle, faisant rire petits et grands.

Un clown à l'hôpital doit jouer pour un public particulier et dans un espace plutôt réduit. Il doit aussi improviser en fonction de l'état de l'enfant et de sa situation.

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Les infirmières apprennent à faire le pitre.  

Mohamed Amin avait, dans un premier temps, pris peur en voyant un clown débarquer dans la salle. Il s'est bouché les oreilles et a fermé les yeux. Mais le clown a su s'y prendre, en lui offrant une fleur confectionnée à partir d'un ballon. Cette petite attention a touché l'enfant qui s'est brusquement ouvert à l'hôte et a même proposé de chanter une chanson, au grand bonheur de son papa. «Amin aime la musique; il aime jouer de la guitare, et malgré le manque de dextérité de ses mains, il parvient à faire de la musique. C'est un moment particulier, qui le transporte et lui fait beaucoup de bien», explique-t-il.

Les bougies d'un gâteau ont été soufflées par les enfants. Les associations ont également distribué des cadeaux, des jouets et des bonbons, au grand bonheur des patients qui ont beaucoup ri et oublié, pour quelques temps, le combat qu'ils mènent au quotidien contre la maladie.