Pendant plus de deux heures, Halim a été séquestré dans une ruelle, par des individus barbus, lui reprochant d’avoir consommé de l’alcool.

Ses tortionnaires lui ont, notamment, brûlé le corps avec des mégots de cigarettes. Sur sa page Facebook, il s’indigne de cette agression et s’interrogé: «Ou va notre pays!!!?».

Les yeux de Halim Yousfi au beurre noir, traces des coups de poings assénés par ses agresseurs.

Joint par Kapitalis, Halim explique qu’il s’est remis de ses émotions, malgré qu’il ait eu une belle frayeur. «J’ai vu beaucoup de haine dans leurs yeux», dit-il.

Halim rentrait d’une soirée arrosée, samedi, vers 5 heures du matin. Les agresseurs se sont rapprochés de sa voiture, alors qu’il attendait qu’une croissanterie ouvre ses portes, dans la banlieue nord.

«Le premier est monté sur le siège du passager et m’a demandé de les accompagner. Les deux autres sont montés derrière et l’un d’eux m’a étranglé, m’intimant l’ordre de conduire jusqu’à une ruelle sombre. C’est là que j’ai été battu et torturé», raconte-t-il.

Traces des mégots de cigarettes éteints sur le corps de Halim Yousfi.

Les agresseurs lui ont pris son paquet de cigarette. L’un d’eux lui a dit que fumer est un péché. «Dans l’au-delà, Dieu te brûlera avec ces mêmes cigarettes, parce que c’est ‘‘haram’’ (illicite, NDLR)», lui avait-il lancé. Puis, il a joint le geste et à la parole, allumant les cigarettes, une à une, et les éteignant sur le corps de Halim.

Y. N. M.