olfa ayari 11 27Ni l’agitateur religieux Adel Almi, ni le député d’Ennahdha Sadok Chourou ni aucun autre prédicateur extrémiste n’a désormais libre accès aux prisons pour y enseigner le Coran, prier avec les détenus ou leur bourrer le crâne avec telle ou telle idéologie.

C’est ce qu’a déclaré à Kapitalis, Olfa Ayari, présidente du Syndicat des prisons et des institutions de réhabilitation pénitentiaire, en marge de la conférence de presse organisée mercredi 27 novembre à Gammarth pour annoncer de la création du Syndicat des forces de sécurité intérieure et de la douane (SFSID). «Plus personne n’a le droit de rendre visite aux détenus sous aucun prétexte à caractère religieux», a-t-elle ajouté.

«C’est l’administration pénitentiaire qui a pris cette décision et j’ai dû intervenir personnellement pour que plus personne n’ait désormais une autorisation pour entrer dans les prisons en vue de prier avec les détenus. En août dernier, j’ai dû fermer la porte au nez de Adel Almi (président d'Al-Jamia al-Wassatia Li-Tawia Wal-Islah - Association centriste de sensibilisation et de réforme, NDLR). Même le député Sadok Chourou n’est plus autorisé à prier avec les détenus. C’est terminé», a tranché Mme Ayari.

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Olfa Ayari tient à maintenir les prisons en dehors des influences idéologiques: un peu de douceur dans un monde de brutes.

Suite à la convention signée le 22 novembre 2012 entre Noureddine Khademi, ministre des Affaires religieuses et, Noureddine Bhiri, ex-ministre de la Justice, actuellement ministre conseiller politique auprès du chef du gouvernement, plusieurs prédicateurs se rendaient régulièrement dans les prisons tunisiennes pour donner des cours religieux et convertir les prisonniers de droit commun au wahhabisme voire au salafisme jihadiste.

En mars 2013, Adel Almi a déclaré aux médias qu’il se rendait 2 fois par semaine dans les prisons, notamment celles de Mornaguia, Borj Erroumi et Nadhour… pour aider, selon lui, les prisonniers à retrouver le droit chemin et mieux s’insérer dans la société dès qu’ils retrouvent leur liberté.

Comme Adel Almi, plusieurs prédicateurs extrémistes religieux ont profité de cette convention et se sont introduits dans les prisons. La suite on la connait: les réseaux terroristes islamistes opérant dans le pays regorgent d’anciens prisonniers de droit commun.

Zohra Abid