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L'école religieuse ouverte à la Cité Al Ons à Sfax par le cheikh Issam Sbouï, président de l'Association des sciences arabes et de la charia, a été fermée jeudi 19 septembre. Et son fondateur a signé un engagement pour ne plus la rouvrir.

Par Zohra Abid

-Il a fallu l'intervention des citoyens, de responsables de l'éducation et de militants de l'Association tunisienne de défense des droits de l'enfant (ATDDE), qui ont tiré mardi la sonnette d'alarme et averti les autorités, pour que celles-ci donnent des instructions pour fermer cette école ouverte en dehors de tout cadre légal.

Située à seulement 200 mètres du collège de la Cité Al Ons, cette école coranique fonctionne à l'instar des établissements similaires en Afghanistan et au Pakistan, et elle est dotée d'un dortoir et d'un réfectoire pour les internes.

Salem Labyadh, ministre de l'Education démissionnaire, a indiqué, jeudi soir sur Hannibal TV, que cette école ne dépendait pas de son département, qui ne l'a pas autorisée. Et dépend du gouverneur de Sfax. Ce dernier, un partisan du partiislamiste Ennahdha, n'a pas communiqué sur le sujet. Encore est-il qu'il a ordonné sa fermeture après que des protestations se sont faites entendre jusqu'à Tunis.

Selon nos sources, l'école est subventionnée par des partisans d'Ennahdha (un professeur de musique et un autre d'éducation technique, tous deux proches du député Habib Ellouze et des Ligues de protection de la révolution, ainsi que d'un homme d'affaires, ami de Hamadi Jebali, ancien chef du gouvernement provisoire et secrétaire général d'Ennahdha.

Quant au bâtiment quil'abrite, il est la propriété d'un homme d'affaires originaire de Saquiet Ezzit et tient une chaine de magasins spécialisés dans la pâtisserie et les glaces.

Selon Dr Moez Cherif, président de l'ATDDE, joint au téléphone par Kapitalis, «il s'agit d'un fléau qui risque de se propager. C'est criminel ce qui se passe dans le pays. Les citoyens sont appelés aujourd'hui à réagir à chaque fois qu'ils remarquent une anomalie dans le milieu scolaire, dans les jardins d'enfants et autres espaces éducatifs créés par des associations fondées au lendemain de la révolution et dont le financement reste douteux. Nous devons protéger nos enfants et notre pays de l'extrémisme religieux».

Illustration : cheikh Issam Sbouï, fondateur de l'école.