walid zarrouk 9 9Le juge de la 4e chambre du tribunal de première instance de Tunis a émis un mandat de dépôt à l’encontre de Walid Zarrouk, secrétaire général du Syndicat des établissements pénitentiaire, qui vient d’annoncer la grève sauvage de la faim.

Suite à une plainte déposée par le procureur de la république Tarak Chkiwa, pour diffamation, propagation de fausses informations et atteinte à un fonctionnaire de l’Etat, Walid Zarrouk, secrétaire général du Syndicat des établissements pénitentiaires, a été arrêté après sa comparution aujourd’hui devant le tribunal.

M. Zarrouk sera jugé selon les articles 128, 245 et 247 du code pénal et risque 4 ans et 6 mois de prison et une amende de 6.000 dinars.

Le responsable syndicaliste a commis l'irréparable en indiquant sur sa page Facebook que le juge plaignant, Tarak Chkiwa, avait été au service du régime de Ben Ali et a condamné le dirigeant d'Ennahdha, Sadok Chourou, à une très lourde peine de prison, ajoutant que le même juge, au temps d'Ennahdha, a fait bénéficier d'une grâce le frère de l'ex-ministre de la Justice, le Nahdhaoui Noureddine Bhiri, condamné dans une affaire d'agression sexuelle sur des mineurs, a indiqué l'avocat de M. Zarrouk, Me Charfeddine Kellil. 

Dès l’annonce de sa détention, le dirigeant syndicaliste a annoncé son entrée en grève sauvage de la faim. En signe de solidarité avec leur collègue, plusieurs agents de police se trouvant devant le tribunal, ont décidé d’entamer, eux aussi, une grève de la faim.

L’Union nationale des syndicats des forces de sécurité tunisiennes (UNFST) a, ces derniers jours, révélé au public l’existence d’un appareil sécuritaire parallèle composé de personnalités proches d’Ennahdha, opérant au sein du ministère de l’Intérieur. Elle a aussi parlé de juges et de personnalités politiques impliqués dans le réseau terroriste d’Ansar Charia, en menaçant de livrer bientôt des noms. 

L’UNFST ont annoncé une conférence de presse, demain pour exprimer leur solidarité avec leur collègue et leurs différends avec le corps de la magistrature.

I. B.