ansar charia kairouan 9 3Une semaine après avoir été classé officiellement comme organisation terroriste, le mouvement Ansar Al-Chariâ a publié, mardi, un communiqué où il parle de «guerre d’existence.»

Ansar Al-Chariâ s’est attaqué ouvertement au ministère de l’Intérieur et qualifié ses récentes révélations sur les actions violentes attribuées au mouvement salafiste jihadiste de «danse de funambule et de mises en scène de théâtre».

Il a également qualifié les «tawaghit» (responsables de la sécurité et du gouvernement) de «menteurs» et d’«hypocrites», qui auraient été pris en flagrant délit de désinformation.

Ansar Al-Chariâ estime que son classement comme organisation terroriste est un complot qui sert à justifier l’installation de la base américaine à Remada, dans le sud tunisien, devenue désormais une zone militaire fermée. «Nous rappelons, encore une fois, que nous n’appartenons à aucune organisation à l’étranger», dit encore le mouvement dans son communiqué de 5 pages, comme pour démentir son affiliation à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Mais il ajoute plus loin: «Notre attachement à la règle du jihad a été annoncé dès le premier jour et nous n’avons pas honte de le réitérer à voix haute aujourd’hui», assumant ainsi les actes terroristes qui lui sont attribués et qu’il n’a pas, d’ailleurs, démentis clairement.

«Le mouvement va certes beaucoup endurer, mais il saura se retenir et faire preuve de patience, car nous sommes devant une guerre d’existence», explique encore Ansar Al-Chariâ, dans un style ambigu qui laisse la porte ouverte à toutes les interprétations.

Le mouvement n’omet pas cependant de menacer le gouvernement, qui a trop changé depuis les dernières élections (sic !) et s’accroche aujourd’hui au pouvoir sans considération pour la situation dans le pays.

Z. A.