farid beji 8 1L'imam modéré Farid Beji, qui a longtemps appelé à considérer le mouvement Ansar Al-Chariâ comme une organisation terroriste a enfin eu gain de cause.

Farid Beji, président de l'association Dar Al Hadith Zitouni, menacé de mort depuis plusieurs mois par des inconnus, bénéficie désormais d’une haute protection, mise à sa disposition par le ministère de l’Intérieur.

Le 1er août dernier, M. Beji, l’un des religieux modérés de la Zitouna, a déclaré que les autorités ont encouragé les extrémistes religieux à conquérir du terrain notamment dans les mosquées et estimé qu’Ansar Al-Chariâ est une organisation terroriste et doit être traitée en tant que telle, en mettant les moyens nécessaires pour ne pas la laisser contrôler davantage de mosquées dans le pays.

Le lendemain, M. Béji a été privé de son poste d'imam de la mosquée Al Maamour de Manouba, à l'ouest de Tunis, par Noureddine Khademi, ministre des Affaires religieuses et imam de la mosquée Fath à Tunis, un salafiste wahhabite pur jus qui a souvent appelé, dans ses prêches, au jihad en Syrie.

Depuis ses multiples déclarations contre les visites des prédicateurs extrémistes – organisées ou appuyées par des députés d’Ennahdha, dont Sadok Chourou et Habib Ellouze, président de Jamyîet Addaâwa Wal-Islah et ami des salafistes jihadistes –, Farid Beji est devenu l’homme à abattre par les extrémistes religieux d’Ennahdha et des autres mouvances intégristes gravitant autour du parti islamiste au pouvoir.

L’annonce aujourd’hui par le chef du gouvernement provisoire, Ali Larayedh, de la décision d’inscrire le groupe Ansar Al-Chariâ sur la liste des organisations terroristes est donc une nouvelle victoire à inscrire à l’actif de Farid Beji sur... ce même gouvernement.

Z. A.