ridha grira 8 21Massoud Romdhani, vice-président de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH) a rendu visite, mardi 20 août, à l’ancien ministre de la Défense, Ridha Grira, incarcéré depuis le 20 septembre 2011.

La visite a été effectuée à la demande de la LTDH et avec l’autorisation du ministère de la Justice. Elle fait suite aux informations relatives à la détérioration de l’état de santé du prévenu, atteint d’un cancer et qui ne reçoit pas les soins médicaux nécessaires.

En fait, M. Grira, qui reçoit trois comprimés par jour contre la douleur, prescrits par le médecin de la prison, refuse de recevoir les soins lourds nécessités par sa maladie à l’intérieur de la prison, estimant que son état nécessite une hospitalisation dans un établissement spécialisé.

L’ex-ministre de Ben Ali, poursuivi en justice dans plusieurs affaires de corruption – il aurait ordonné, lorsqu’il était ministre des Domaines de l’Etat, le transfert de biens fonciers publics au profit de la famille de l’ex-président, ce qu’il dément, affirmant avoir toujours agi sur des instructions écrites de ce dernier –, estime avoir joué un rôle positif pendant la révolution, en donnant des instructions à l’armée pour ne pas tirer sur les manifestants et en empêchant Ben Ali de rentrer en Tunisie dans la nuit du 14 et du 15 janvier 2011.

Il a aussi affirmé à M. Romdhani n’avoir tiré aucun privilège des postes qu’il a occupés, n’étant même pas propriétaire d’une maison personnelle malgré son long parcours au sein de l’administration publique et ses nombreux postes ministériels.

En conclusion de son rapport, M. Romdhani a recommandé aux autorités de déterminer l’état de santé du prévenu et voir s’il nécessite des mesures d’urgence et des soins particuliers, que nécessite généralement la maladie du cancer dont il est atteint depuis plusieurs années. Estimant que l’espace de la prison n’est pas adapté aux conditions requises pour les soins médicaux,

M. Romdhani recommande aux autorités d’accorder la liberté conditionnelle à M. Grira pour lui permettre de se soigner, étant donné que cela ne constituera pas un obstacle pour les poursuites judiciaires menées à son encontre.

I. B.