jihadistes gafsa 8 18Au cours d'un meeting, ces derniers jours, à Gafsa, des salafistes jihadistes appellent à la guerre sainte et à couper la tête des mécréants, des gauchistes et des laïcs. La justice, quant à elle, est occupée à juger Amina, les rappeurs et les artistes...

 La vidéo partagée sur les réseaux sociaux montre de jeunes barbus, dont certains membres des Ligues de protection de la révolution (LPR) de Gafsa, des milices violentes au service du parti Ennahdha (au pouvoir), commentant, en pleine rue, les récentes violences en Egypte et faisant des rapprochements avec la crise actuelle en Tunisie.

Les excès de langage de ces salafistes jihadistes vont jusqu'à l'appel à la guerre sainte et au meurtre des gauchistes et des laïcs, qualifiés d'«ennemis de l'islam».

Nous traduisons ici des extraits significatifs de ce discours, entrecoupé de Allah Akbar belliqueux...

«Non, par Allah, il n' y aura plus désormais de paix. Mais une épée pour faire régner la justice (...). La justice ne vient pas des urnes, mais des caisses pleines de balles dont nous criblerons vos poitrines (par allusion au gauchistes et au laïcs, NDLR) Ô fidèles, craignez Dieu, vous ne mourrez qu'en étant musulmans. L'islam, quand il est combattu, se renforce, et quand il est laissé, s'étend. Et Dieu est à l'affut de quiconque s'y oppose. Si l'ennemi se prépare à la guerre, rien ne saurait résister à Dieu (...) Mais en Tunisie, en Egypte, et dans toutes les régions, nous avons gâté les mécréants; nous avons gâté les gauchistes; nous avons gâté les laïcs... Ils n'ont pas goûté à la justice de notre épée. S'ils avaient goûté à la justice de notre épée, ils se seraient fait écraser comme des mouches sous nos pieds... Par Allah, cher frères, et je parle en toute franchise, plus de paix à partir d'aujourd'hui, mais une épée qui impose la justice (...) Que disent les leaders des mécréants en Tunisie? Ils viennent sur les plateaux des télévisions et nous qualifient de racailles. Ils vous raillent et vous insultent. En même temps, vos leaders sortent pour vous demander de calmer le jeu, d'être tolérants et vous appellent à l'unité, au patriotisme, à la démocratie... Cette démocratie-là nous a brûlés en Egypte. C'est au nom de cette même démocratie que nos soeurs ont été violées en Egypte (...) Il ne vous reste plus, ô frères musulmans, pour toute solution que l'épée qui impose la justice, qui coupe et moissonne les têtes de tout mécréant apostat et têtu...»

I. B.



Illustration: capture d'écran.