Comble de l'hypocrisie et de la duplicité: Ennahdha organise, mardi, à partir de 16 heures, à l'avenue Habib Bourguiba à Tunis, une marche, à l'occasion du 13 août, fête nationale de la Femme.

«Femmes de Tunisie, pilier de la transition démocratique et de l'unité nationale»: tel est le slogan de cette marche organisée par le bureau de la femme et de la famille du parti islamiste tunisien, qui a toujours été, rappelons-le, opposé à Habib Bourguiba et au Code du statut personnel, promulgué le 13 août 1956, scellant l'émancipation de la femme tunisienne en préservant ses droits.

Les déclarations de Rached Ghannouchi et des dirigeants d'Ennahdha hostiles au CSP et aux acquis de la femme tunisienne sont très connues des Tunisiens pour que cette marche ne suscite pas quelque ricanements. Ennahdha chasse-t-il lui aussi sur le terrain du bourguibisme ou cherche-t-il seulement à disputer la question de la femme aux mouvements démocrates et modernistes?

Quoi qu'il en soit, la marche est annoncée pour demain après la prière d'Al-Asr à l'avenue Habib Bourguiba, comme annoncé par la page Facebook dédié à l'événement. 

Une autre manifestation organisée par Hrayer Tounes, un collectif d'associations et de représentants de la société civile, et soutenue par l'Union générale tunisienne de travail (UGTT) partira à 18 heures de Bab Saâdoun vers la Place du Bardo, où se tient depuis 16 jours le «Sit-in du Départ».

Il est prévu que les leaders du Front du Salut annoncent, à cette occasion, les noms d'un gouvernement de salut national restreint et composé de technocrates.

Z. A.