arrestation extremiste france 8 10Un islamiste tunisien, âgé de 36 ans, qui vivait «en situation irrégulière» à Gentilly, dans la banlieue parisienne, a été expulsé avant-hier vers la Tunisie, «selon une procédure d'urgence absolue».

 

Le ministère français de l'Intérieur a justifié la mesure d'expulsion par le fait que l'islamiste tunisien, qui aurait notamment menacé deux journalistes, constitue «une menace réelle pour la sûreté de l'État et la sécurité publique.»

Les autorités tunisiennes, qui ont dû réceptionner avant-hier l'islamiste expulsé, n'ont pas encore communiqué sur le sujet.

Le Tunisien expulsé, «proche de la mouvance islamiste radicale», selon les autorités françaises, serait impliqué «dans plusieurs projets d'action violente notamment à l'encontre de deux journalistes», dont le nom et la nationalité n'ont pas été précisés dans le communiqué du ministère français de l'Intérieur, ni d'ailleurs la nature des menaces.

Le Tunisien aurait également affirmé «sa volonté de partir en Syrie pour participer au jihad en combattant». Il aurait plus précisément envisagé de rejoindre le Front Al-Nosra, le plus important groupe de combattants jihadistes en Syrie.

Cet islamiste tunisien n'est pas le premier à être expulsé du territoire français ces derniers mois. Depuis mai 2012, une dizaine d'islamistes présumés ont été reconduits hors des frontières.

En mai dernier, un Marocain de 24 ans qui avait appelé à commettre des attentats en France et dans les pays européens avait été expulsé.

Auparavant, l'imam tunisien Mohammed Hammami, 77 ans, avait été accusé d'avoir prôné le «jihad violent», la violence contre les femmes et l'antisémitisme, dans sa mosquée Omar à Paris. Il avait été expulsé en octobre 2012, ses avoirs gelés, ainsi que ceux de l'association Foi et Pratique qu'il présidait. L'association appartenait à la mouvance rigoriste Tabligh.

Début mars, le gérant d'une supérette de Mantes-la-Jolie, dans la banlieue parisienne, avait été expulsé vers l'Algérie pour avoir promu le «jihad armé contre la France». Et un mois plus tôt, un Banglado-Canadien de 26 ans avait été remis au Canada en raison de ses liens avec des islamistes radicaux.

Le ministre français de l'Intérieur Manuel Valls a rappelé, dans le communiqué déjà cité, «l'engagement de la France à lutter contre le terrorisme», précisant «qu'il n'y aura aucune tolérance à l'égard de ceux qui prônent la violence et qui s'en prennent aux valeurs de la République».

I. B. (avec Tap)

Illustration: photo d'archives.