La cour de cassation de Tunis a transféré l'affaire de l'assassinat de Lotfi Nagdh, ex-coordinateur de Nida Tounes, du tribunal de première instance de Tataouine à celui de Sousse.

 

Les 8 personnes soupçonnées d'avoir lynché jusqu'à la mort, le 18 octobre 2012, Lotfi Nagdh, ex-président de l'Union régionale des agriculteurs, seront donc, à la demande de la défense, jugées au tribunal de Sousse.

Ces personnes sont des partisans d'Ennahdha et des membres des Ligues de la protection de la révolution (LPR), milices violentes au service du parti islamiste au pouvoir.

Une semaine avant l'assassinat de Chokri Belaïd, le 6 février, Majlis Choura d'Ennahdha avait publié un communiqué appelant à la libération de ces individus.

Le président du bloc parlementaire d'Ennahdha Sahbi Âtig, qui a rendu visite aux détenus dans leur prison, en compagnie du député Ali Fares (un ancien Rcdiste devenu dirigeant d'Ennahdha), a promis à ces derniers la libération et le classement de l'affaire.

De là à penser que le transfert du dossier de Tataouine à Sousse n'est qu'un prélude à une telle manoeuvre... d'autant que les Tunisiens doutent de plus en plus de l'indépendance de leur justice, qui a multiplié les verdicts les plus surréalistes, souvent favorables aux désidératas du parti au pouvoir.

Z. A.