weld el 15 6 10Après s'être opposé au verdict prononcé en mars le condamnant à 2 ans de prison ferme, l'artiste rappeur Alaeddine Yaacoubi alias Weld El 15 va comparaitre, jeudi 13 juin, devant le tribunal de première instance de Ben Arous pour son clip vidéo ''Boulicia Kleb''.

C'est ce qu'indique, dans un communiqué, le Comité de soutien aux artistes de l'affaire Weld El 15, qui ajoute : «La relaxation des 4 autres rappeurs impliqués dans la même affaire, en avril dernier, a relativement rétabli sa confiance en la justice tunisienne.»

«Vivant dans la clandestinité depuis 3 mois, Weld El 15 ne s'est pas rendu aux autorités concernées par précaution. Sa vie et son intégrité physique ont été menacées dans plusieurs messages reçus par sms, par courrier électronique et via les réseaux sociaux», indique encore le Comité, tout en réaffirmant sa position contre l'emprisonnement des artistes pour le contenu de leurs œuvres.

«Charger la justice tunisienne de décrypter un message artistique, interpréter son sens et relever ses infractions serait lui faire assumer une responsabilité ne relevant pas de ses compétences», précise encore le Comité, qui rappelle les charges retenues contre Weld El 15: outrage à un fonctionnaire public par paroles ou gestes ou menaces, outrage public à la pudeur, atteinte aux bonnes mœurs et imputation à un fonctionnaire public en rapport avec ses fonctions sans en établir la véracité par des moyens de publicité.

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Le Comité avertit l'opinion publique, dans le même communiqué, sur «les conséquences néfastes de l'usage des appareils judiciaires comme une épée de Damoclès menaçant la liberté d'expression». Et affirme avoir «accueilli avec beaucoup d'intérêt» la tentative d'un agent de police de faire un morceau de rap en réaction au controversé morceau de Weld El 15.

«Ce genre de litiges ne peut être dépassé qu'à travers le débat public et non pas dans les tribunaux», conclue le Comité, qui considère cette affaire comme «un examen pour conserver la liberté d'expression et la liberté de création, acquises par la Tunisie postrévolutionnaire.»

I. B.