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bill sundhu 6 7L'Association internationale du barreau (International Bar Association, IBA) vient de désigner une délégation de trois juges, un canadien et deux du Royaume Uni, pour une mission en Tunisie.

Ces trois envoyés d'IBA auront pour tâche de passer en revue avec leurs confrères tunisiens un certain nombre de sujets de très grand intérêt pour la justice transitionnelle et le processus démocratique en Tunisie.

Le canadien Bill Sundhu aura à cœur de mettre sur la table des débats les droits de la femme, ceux des jeunes délinquants et la question de l'universalité des droits de l'Homme.

William B. Sundhu, le Canadien du trio, dans une déclaration au bihebdomadaire de la province de la Colombie-Britannique, ''Kamloops This Week'' (KTW), se dit impatient d'apporter une contribution à la transition démocratique en Tunisie et de vivre cette exceptionnelle expérience.

«Bill Sundhu voit les choses avec beaucoup de modestie», écrit le KTW. «Il s'est fixé le petit objectif de semer la petite graine qui aide les juges tunisiens d'en savoir plus sur les droits humains et le rôle que ces droits devraient jouer dans la loi», ajoute le bihebdomadaire canadien.

Bill Sundhu, qui sera rejoint par deux collègues britanniques, séjournera en Tunisie pendant une semaine durant laquelle il planchera avec 900 juges tunisiens sur des questions aussi cruciales que les conditions de détention, les normes élémentaires d'un jugement équitable et les sources légales mises à la disposition des juges.

Cette initiative, rappelle Bill Sundhu, est un défi que l'IBA s'est lancée, avec le soutien financier et moral du gouvernement suisse, et qu'elle aura des suites.

En effet, dans les prochains mois et à un rythme mensuel régulier, d'autres groupes de trois juges et avocats étrangers séjourneront en Tunisie, dans le cadre de ces ateliers de travail.

Sundhu, qui a été juge par le passé et qui aujourd'hui exerce comme avocat, a hâte «de jouer un modeste rôle», selon ses propres mots, dans ce qu'il appelle «la transition qui a lieu dans la société postrévolutionnaire» tunisienne. Il ne craint aucunement la barrière de la langue, même s'il reste conscient que son voyage en Tunisie est synonyme d'une immersion dans une autre culture».

L'avocat canadien garde les pieds sur terre et aborde sa participation aux workshops, qui seront organisées la semaine prochaine, avec une bonne dose de modestie: «Je n'ai pas la prétention de transformer les choses, comme cela, du jour au lendemain». Il plaidera, cependant, pour un certain nombre de sujets qui lui tiennent à cœur, notamment les droits de la femme et ceux des jeunes délinquants.

Bill Sundhu a également un autre cheval de bataille, celui de l'universalité des droits de l'Homme et leur nature multidimensionnelle. Tout, pour lui, commence et se termine par les droits humains: de l'accès au soin, à l'éducation, l'acceptation dans la société, jusqu'à la manière dont la justice traite les justiciables.

Bref, l'occasion sera donc donnée à nos juges de confronter leurs idées et approches des droits de l'Homme. Un bol d'air, en somme, qui aérera les esprits des uns et des autres et qui servira sans nul doute à conforter certains fondamentaux de la justice tunisienne et à déboulonner certains archaïsmes. Saine opération.

Marwan Chahla

Source: ''Kamloops This Week''.