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Une maman tunisienne sort de son silence pour intenter un procès contre son ex-mari. Ce dernier a violé sa propre fille, entre l'âge de 8 et 13 ans. Le père violeur est dénoncé aussi sur les médias. Vidéo. 

Par Yüsra N. M'hiri

La maman et la fille ont fait le récit du drame, mercredi soir, dans l'émission ''Labes'', sur Attounissia TV. La voix mêlée de haine et de remords de n'avoir pas compris plus tôt, la mère raconte le drame de son enfant, violée par son père depuis l'âge de 8 ans.

Le calvaire d'une enfant, le drame d'une mère

La maman de Myriam raconte, entre deux sanglots, le calvaire de sa fille, devenu le sien depuis la révélation des faits, en septembre dernier, par la victime.

Les parents sont divorcés et c'est lorsque la jeune fille rendait visite à son père, lors du rituel hebdomadaire des retrouvailles paternelles, qu'il abusait d'elle. Cet «homme», un habitué de la prison (19 incarcérations), a abusé de sa fille durant 5 dures et longues années.

Une plainte a été déposée le 4 septembre 2012 et le rapport du médecin légiste relève bien des traces d'actes de sodomie, précise la maman. La fille est, par contre, encore vierge.

Le plus surprenant c'est que la famille du violeur a proposé à la mère de retirer la plainte contre une somme d'argent. Évidemment, elle a refusé. Mais elle se plaint des harcèlements et pressions qu'elle subit afin de retirer ses accusations et que «Monsieur» puisse être libéré.

Ce drame a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, entre haine, aversion, larmes... La majorité des internautes tunisiens s'étonne. «En Tunisie? Non! Est ce possible?», disent-ils.

Bien sûr, la Tunisie n'est pas un paradis, et surtout pas pour les enfants, les adolescents et les jeunes.

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La mère et sa fille témoignent sous le couvert de l'anonymat.

Les victimes osent enfin rompre le silence

L'année précédente, il y a eu le drame la jeune fille violée par les policiers devant son petit ami, et qui a été poursuivie par la justice pour atteinte à la pudeur. Cette année, il y a eu le viol de la fillette de 3 ans à la maternelle de la Marsa. D'autres viols ont été révélés depuis. Car les victimes osent enfin rompre le silence et dénoncer leurs violeurs. Il y a deux jours, une femme de 60 ans est décédée quelques heures après avoir été violée par trois individus drogués. Elle a eu le temps, avant de rendre le dernier souffle, de donner à la police le profil de ses violeurs, qui ont été arrêtés et incarcérés.

Il fut un temps où les actes de viol étaient tus et les victimes, qui osaient dénoncer leurs agresseurs, considérées (presque) comme «provocatrices». Aujourd'hui, les rôles sont redistribués avec justesse, un être violé est une victime, le violeur en est le bourreau. Les langues se délient. La police, la justice et les médias voient les affaires de viol se multiplier. Et c'est un juste retour des choses.

Selon le site Globmeter http://globometer.com/criminalite-viols.php, citant l'United Nations Office on Drugs and Crimes (Unodc), un million de viols seraient commis annuellement dans le monde (viols déclarés et non pas subis). Un tableau donne les chiffres de viols par pays. Mais la Tunisie n'existe pas dans ce tableau... C'est que notre pays n'annonce pas les statistiques du viol. Ces statistiques existent-elles d'ailleurs? Le gouvernement serait bien inspiré de lancer une enquête sur le sujet. N'est ce pas madame Sihem Badi, ministre des Affaires de la femme et de l'enfance?

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