Mardi après midi, deux individus à Béja ont braqué une dame, lui arrachant son sac, près de la station de louage. Les autorités sécuritaires ont réussi à les arrêter et confirment que les deux malfrats ont bénéficié d'une grâce présidentielle, le 20 mars dernier.

Quelques 2.470 détenus ont été graciés, mardi 20 mars, par le président provisoire de la république Moncef Marzouki, à l'occasion de la célébration du 56e anniversaire de l'indépendance.

Rappel des grâces présidentielles et du nombre de détenus libérés depuis la prise de fonction de M. Marzouki, en janvier 2012, selon la chaîne Ettounissia TV:

- 14 janvier 2012, premier anniversaire de la révolution: 8.846 graciés (dont 358 arrêtés après leur libération);

- 25 juillet 2012, fête de la république : 1.302 graciés;

- 18 décembre 2012 : 1.900 graciés;

- 14 janvier 2013: 312 graciés + 1.383 réductions de peine.

- 20 mars 2013 : 2.470 graciés (dont 6 condamnés pour meurtre). La peine corporelle de 621 détenus a été annulée, 1.633 détenus ont bénéficié d'une réduction de peine, 62 ont bénéficié d'une annulation de peine financière, et 870 de la liberté conditionnelle

Au total un nombre assez surprenant: 15.194 grâces présidentielles. Ces grâce présidentielles sont elles toutes étudiées et justifiées? Elles ont été décidées selon quels critères? Qu'est-ce qui garantie que les délinquants libérés ne récidivent pas? Sont-ils soumis à un suivi psychologique et social?

Ces questions sont d'autant plus légitimes que plusieurs graciés au cours des deux dernières années ont été arrêtés par la suite. C'est le cas, notamment, des violeurs de Kairouan et du Kef, ainsi que des voleurs de Béja...

Y. N. M.

Illustration: photo d'archives.