Le ministre des Affaires religieuses, Noureddine Al-Khademi déplore le dévoiement des mosquées, devenues des lieux de surenchères doctrinaires et politiques.


Le ministre, qui parlait lors d’une conférence à la grande mosquée de Sfax, samedi, a en effet dénoncé la dénaturation de la fonction principale des mosquées, qui consiste, a-t-il dit «à adorer le seigneur, à pratiquer le culte musulman et à diffuser les préceptes et valeurs islamiques loin des surenchères, des agitations et des violences».

M. Khademi a souligné que les mosquées tunisiennes connaissent, depuis la révolution, un «bouleversement total des valeurs et des concepts religieux et la recrudescence de phénomènes inquiétants, dont l’échange d’accusations mutuelles de mécréance».

Ces phénomènes, a-t-il déploré, «s’opposent entièrement au rôle voulu par le Saint Coran pour les lieux de culte, appelant à l’unité des musulmans et destinés à trouver la sérénité et la paix intérieure».

Rencontrant, dimanche, des cadres religieux de Sfax, le ministre a mis en garde contre «les difficultés que connaît la vie religieuse en Tunisie depuis l’indépendance et jusqu’au déclenchement de la révolution», et qui sont dues, a-t-il affirmé, «à la marginalisation de l’institution de la Zitouna, à l’annulation de son rôle scientifique et à sa minimisation à un simple lieu de prière et de prêche».

Il a expliqué dans ce sens, que le ministère a lancé une série de réformes profondes des affaires religieuses «pour rompre définitivement avec les méthodes erronées et corrompues», revaloriser les institutions et lieux de culte et promouvoir la fonction et la place des imams et des cadres religieux.

I. B. (avec Tap).