En avant goût au meeting de Monastir, qui va rassembler samedi après-midi des milliers de personnes, l’ancien Premier ministre Béji Caïd Essebsi a fait, vendredi, un discours à Sousse. Où il a reçu un accueil digne d'un "zaïm".

Par Zohra Abid


C’est à l’hôtel Marhaba Palace (à Port El Kantaoui à Hammam Sousse) que Béji Caïd Essebsi, hôte privilégié de la région du Sahel ce week-end, a participé à une rencontre politique. Y ont participé près de 150 personnes dont plusieurs notables de la ville, des hommes d’affaires connus et influents, des experts en économie et quelques poids lourds de politique originaires de la région, dont Taïeb Baccouche, l’ancien dirigeant de l’Ugtt et ex-ministre de l’Education, et Kamel Morjane, l’ancien ministre des Affaires étrangères et leader du parti El Moubadara, créé au lendemain de la révolution.

Béji Caïd Essebsi et feu Habib Bourguiba

Ennahdha doit se prononcer clairement

Lors de cette rencontre de préparation du meeting de Monastir, les présents ont droit à quelques speechs politiques.

Selon M. Caïd Essebsi, qui a reconnu avoir commis quelques fautes pendant son passage au Premier ministère, «la troïka doit maintenant fixer une date précise de la fin de sa mission à la tête du gouvernement transitoire. Car, les préparatifs pour la période électorale demandent du temps. Il faut au moins 6 à 7 mois», a-t-il précisé.

Beji Caid Essebsi

A propos du dossier de l’emploi, M. Caïd Essebsi a affirmé qu’avec un taux de croissance négatif, ni Ennahdha et ses alliés ni toute autre partie ne pourra trouver des solutions dans l’immédiat. «Mais si les membres d’Ennahdha veulent réussir, ils n’ont qu’à dissocier les intérêts de leur parti et ceux du pays, et décidé que l’Etat soit au dessus de tout», a-t-il conseillé. Et d’ajouter qu’Ennahdha doit condamner sévèrement la violence et s’exprimer clairement sur ses relations avec les auteurs de cette violence qui sèment depuis plusieurs semaines la panique dans le pays. Ennahdha ne doit pas, surtout, s’en prendre à ceux qui critiquent actuellement le gouvernement et intimider ceux qui ne partagent pas ses idées.

Les syndicalistes seront de la partie

Abondant dans le même sens, Kamel Morjane, qui se réclame du legs bourguibien, a déclaré que l’actuel gouvernement ne fonctionne pas en harmonie. «Que le président Moncef Marzouki et le chef du Gouvernement Hamadi Jebali se mettent d’accord avant de se prononcer sur la diplomatie étrangère», a-t-il relevé, lui qui a fait toute sa carrière dans la diplomatie.

Béji Caïd Essebsi et Kamel Morjane

Taïeb Baccouche a appelé, pour sa part, à la mobilisation de l’Union générale tunisienne de Travail (Ugtt), rappelant à la centrale syndicale historique ses combats passés, notamment contre la colonisation et contre la dictature de Ben Ali. Et de rappeler à ses camarades qu’ils ont aujourd’hui un rôle à jouer pour remettre le pays sur pied.

Samedi matin, plusieurs habitants du Sahel ont déjà pris la direction de Monastir (toute en drapeaux depuis la veille) pour assister à la salle couverte Mohamed Mzali au meeting de Caïd Essebsi qui va rassembler plus de 500 associations, plus de 50 partis et près de 10.000 invités. Sans parler de ceux qui vont rester à l’extérieur de la salle et qui vont suivre l’événement sur des écrans géants. Les organisateurs ayant pensé à tout.

A suivre…