Dhekrayet Maâtar, fille du ministre de l’Emploi et de la Formation, nommée fin janvier dernier en tant que conseillère juridique de Sihem Badi, ministre de la Femme, a présenté lundi sa démission.


 

Même si les raisons n’ont pas encore été révélées, on peut déjà avoir une petite idée sur cette démission inattendue. Car, la nomination de la conseillère de Sihem Badi n’a pas fait l’unanimité. Elle a même suscité une grosse polémique. Les médias se sont déchaînés sur ce qu’ils ont considéré comme un retour aux anciennes pratiques du clientélisme et des pistons.

La ministre de la Femme a déclaré, de son côté, que la fille du ministre est «très compétente» qu’elle l’a nommée dans son cabinet à son insu et à l’insu de son père. Cette thèse a été notamment défendue par plusieurs responsables dans le gouvernement Hamadi Jebali.

Quant au ministre de l’Emploi et de la Formation, il s’est défendu autrement dans une interview accordée au quotidien arabophone ‘‘Assabah’’. Selon lui, il a été en effet contacté par la ministre de la Femme pour qu’il soit seulement informé. «J’ai refusé», a-t-il raconté. Et d’ajouter, que son refus n’était pas de crainte que cette nomination soit contraire à ses principes ou aux principes de son parti (Congrès pour la république, Cpr). Mais parce que sa fille exerce déjà son métier d’avocat, qu’elle est mère de trois gosses et qu’elle n’habite pas à la capitale. Autrement dit, que sa fille ne peut être disponible à plein temps. Et d’ajouter encore que la majorité des ministres ont nommé des parents ou amis dans leur cabinet. Cette déclaration n’avait fait qu’attiser davantage la colère des Tunisiens.

En tout cas, cette démission a coïncidé avec le discours ferme du président de la République Moncef Marzouki, à Carthage, qui a sonné comme un rappel à l’ordre, même si le discours du président (ancien leader du Cpr) était axé sur la colère suscitée par l’outrage au drapeau national, mercredi 7 mars, par des extrémistes religieux.

La prise de parole du président contraste fortement avec le silence, inexplicable, du gouvernement face aux abus à répétition des activistes religieux.

Z. A.

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