Le président de la République Moncef Marzouki, en visite aujourd’hui dans le gouvernorat de Siliana, a été hué par des citoyens très en colère, notamment à Makthar.


Selon des témoins oculaires, dès le matin, des habitants de la région – très emportés contre l’attitude du gouvernement qui les a abandonnés à leur sort – se sont préparés pour réserver un accueil peu chaleureux au président de la République et la délégation l’accompagnant, en visite dans cette région du centre-ouest.

Le cortège présidentiel a finalement été accueilli avec des jets de pierres et la fameuse injonction emblématique de la révolution tunisienne : «Dégage», souvent lancée au visage des responsables peu méritants.

«Les membres du gouvernement ont visité toutes les régions. Quant à nous, on est le dernier de leurs soucis. Puis, qu’on nous rende visite ou pas, ça ne va rien changer à notre situation. Ils arrivent avec des paroles, seulement des paroles en l’air. On n’en a pas besoin», disent certains habitants.

M. Marzouki a donc fait un discours au siège du gouvernorat de Siliana. Il a expliqué que le gouvernement n’est pas responsable de la situation difficile actuelle, héritée de l’ancien régime, et qu’il faut lui laisser encore un peu de temps pour qu’il mette en place ses programmes. M. Marzouki a demandé de la patience à une population qui était, visiblement, trop impatiente de crier sa colère. La tournée, qui devait permettre au président d’aller à la rencontre des habitants de Bourouis, de Gaâfour et de Makthar, s’est donc terminée en queue de poisson.

M. Marzouki a même eu droit à des «Vive Ben Ali !», cyniques et vengeurs. Qui en disent long sur l’état d’exaspération et de désespérance des habitants de ces régions.

On peut comprendre, mais on ne peut pas justifier ce comportement, car ni M. Marzouki ni le gouvernement Hamadi Jebali ne sont responsables de la situation difficile qui prévaut aujourd’hui dans les gouvernorats intérieurs du pays.

Z. A.