Des blogueurs pro-gouvernement et pro-Ennahdha menacent de «mettre le feu au pays», si «l’opposition dirigée par Letaief, Caïd Essebsi, l’Ugtt, les partis Watad et Poct réussit son complot contre la légalité». Traduire : le gouvernement.


Après avoir annoncé sur les réseaux sociaux une manifestation baptisée «Jomaât himayet al-charaya» («Vendredi de la protection de la légalité»), le vendredi 2 mars à l’avenue Habib Bourguiba, au centre-ville de Tunis, des blogueurs, partisans du gouvernement et du parti Jebali, sont passés à la 5ème vitesse en appelant carrément à «brûler la terre».

Si «l’opposition dirigée par Letaief (l’homme d’affaires Kamel Letaief, Ndlr), Caïd Essebsi (l’ancien Premier ministre, Ndlr), l’Union générale tunisienne du travail, le parti Al Watad (Parti patriotique démocrate, Ndlr) et le Poct [Parti ouvrier communiste tunisien, Ndlr) réussit son complot contre la ‘‘charaya’’ (traduire : légalité et/ou légitimité), il y aura le feu à la rue», lit-on ainsi dans un message déjà partagé par des milliers d’internautes.

«Il n’est pas question que l’on soit gouverné par des gens de gauche ou des démocrates. Mieux vaut mourir pour la cause de Dieu que vivre dans l’humiliation sous leur conduite», lit-on aussi.

De tels propos, qui circulent librement, ne font qu’attiser le feu au sein de notre société que l’on essaye de diviser entre croyants et mécréants.

Il y a deux jours, le président de la République, Moncef Marzouki a demandé à l’Assemblée constituante de promulguer une loi punissant l’accusation de blasphème.

Z. A.