yasmin torjemannRéduite au statut de «jeune immigrée maghrébine» (sic !) ou de «jeune étudiante tunisienne ayant des difficultés à obtenir des papiers en France» (re-sic !), Yasmine Torjeman, que l’on présente comme la future épouse de M. Eric Besson, ministre français de l’Immigration, est loin d’être (pour ainsi dire) une «roturière» et encore moins une arriviste. Et parce qu’elle mérite d’être mieux connue, Kapitalis a enquêté du côté de La Marsa et de Sidi Bou Saïd…


 

eric besson yasmin torjemannD’abord, le nom de la jeune fille s’écrit Torjeman (et non Tordjman comme souvent orthographié par les médias). C’est un nom musulman a consonance arabo-turque, qui signifie ‘’traducteur’’ ou ‘‘interprète’’. Il renvoie à une haute fonction administrative et/ou politique dans la hiérarchie de cour des beys de Tunis, qui sont, comme on le sait, d’origine ottomane.
Yasmine Torjeman est présentée comme l’arrière petite fille de Wassila Ben  Ammar, la seconde épouse de l’ex-président Habib Bourguiba, et la nièce de Tarak Ben Ammar, le célèbre producteur de cinéma. Elle est aussi la nièce de Hélé Béji née Ben Ammar, la sœur de Tarak. Célèbre écrivain de langue française (‘‘Désenchantement national’’, 1982, ‘‘L’œil du jour’’, 1985, ‘‘Itinéraire de Paris à Tunis’’, 1992, ‘‘Une force qui demeure’’, 2006, ‘‘Nous, décolonisés’’, 2008), Hélé Béji dirige le Collège international de Tunis qu’elle a fondé en 1998.
Le père de Yasmine, Samy Torjeman, connu pour son amour pour les pur-sang anglais – il possède d’ailleurs un haras –, est né du mariage de Taoufik Torjeman, ancien président directeur général de la Société nationale des hydrocarbures, puis de l’Union internationale des banques (Uib), entre 1972 et 1984, connu pour être un fin mélomane et un grand collectionneur d’œuvres d’art, avec Nabila Ben Chedly, laquelle est née du premier mariage de Wassila Ben Ammar avec Ali Ben Chedly, un riche propriétaire terrien.  
La mère de Yasmine, Samira Turki, est issue elle aussi de la bourgeoisie tunisoise. Elle est la fille de Hédi Turki (né en 1922), pionnier de la peinture abstraite en Tunisie et l’un des piliers, avec son frère Zoubeïr Turki, de l’Ecole de Tunis. Samira Turki Torjeman préside l’Association des anciennes élèves du lycée de la rue de Russie de Tunis (ex-Armand Fallières) où elle a fait ses études dans les années 1970.
Yasmine, qui poursuit des études en arts à Paris, vocation qu’elle tient de la famille de sa mère et de son grand-père paternel, a un frère (Fares) et une sœur cadette (Fériel).

Yüsra Mehiri

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