Les Américains félicitent les Tunisiens en promettant plus d’investissements avec, pour commencer, des opérations commerciales attendues les semaines prochaines.

Par Mourad Teyeb


 

Gordon Gray, l’ambassadeur des États-Unis d’Amérique à Tunis, a loué vendredi lors d’un point de presse «la performance historique» que sont les élections du 23 octobre 2011. Il s’est dit «impressionné, inspiré même» par l’enthousiasme, la discipline et la fierté qui ont marqué les Tunisiens le jour du vote.

Malgré l’insistance (déplacée, à vrai dire) de quelques journalistes cherchant un lien présumé entre les vainqueurs des premières élections libres et transparentes en Tunisie et le gouvernement de Barack Obama, Gordon Gray a dit et répété que «l’administration américaine a soutenu le processus démocratique en Tunisie mais jamais un parti politique ou un autre et ne s’est pas mêlée des choix du peuple tunisien» qui, selon Gray, «a fait son choix dans la liberté et la transparence les plus totales».

Ennahdha n’est pas le Hamas

Gordon Gray a rejeté une comparaison (tuniso-tunisienne) entre les mouvements islamistes en Tunisie et en Palestine. «Ennahdha n’est pas le Hamas, dit-il catégorique, car il s’est engagé dans (et pris part au) processus démocratique».

Les États-Unis amis des Islamistes ? «Plutôt amis du peuple tunisien», répond le (très) diplomate américain. «Nous travaillerons donc avec le gouvernement tunisien quelle que soit sa composition».

La possible désignation de Hammadi Jebali comme Premier ministre dans le prochain gouvernement ne surprendra nullement les Américains. «C’est comme ça que ça marche dans les démocraties», pense Gray, faisant allusion au fait que le chef de tout gouvernement émane souvent du parti de la majorité. «Nous travaillerons avec n’importe quelle personnalité parce qu’elle est choisie par la Constituante et aura donc été choisie par la majorité des Tunisiens».

Vivement les investissements

«Le plus dur reste à faire», a-t-il souligné. «Je pense que le commun des Tunisiens est aujourd’hui moins intéressé par les personnes que par leur manière de travailler pour relever les vrais défis de l’avenir».

Et ces défis sont principalement économiques. C’est pourquoi les États-Unis continueront leurs efforts pour drainer en Tunisie plus d’investisseurs américains et offrir plus d’opportunités aux États-Unis pour les produits tunisiens.

Ainsi, dès dimanche, une délégation de 13 hommes d’affaires américains arrive en Tunisie.

Le 15 novembre prochain, une conférence sur l’investissement en Tunisie sera organisée à Washington. Elle se concentrera principalement sur les secteurs à haute valeur ajoutée, à savoir le tourisme, les nouvelles technologies et le franchising.

En décembre, l’ambassade américaine soutiendra le salon de Franchising américo-méditerranéen et la Chambre américaine de commerce organisera une conférence sur le tourisme le 12 et le 13 du même mois.