Le Département d’Etat américain vient d’émettre une alerte de voyage à l’attention des citoyens américains les avertissant de possibles troubles en Tunisie avant et après les élections du 23 octobre.


Cette alerte remplace celle en date du 8 juillet 2011 et met à jour les informations sur la situation sécuritaire en Tunisie dans la perspective des prochaines élections. Elle expirera le 5 janvier 2012.

Les conditions peuvent changer rapidement

L’alerte, diffusée sur le site de l’ambassade américaine en Tunisie, attire l’attention sur «des événements spontanés et imprévisibles, tels que les arrêts de travail et des manifestations, [qui] se produisent encore, l’état d’urgence [qui] reste en vigueur, et des couvre-feux [qui] peuvent être rétablis avec un court préavis.»

Le Département d’Etat américain continue aussi à conseiller les citoyens américains actuellement en Tunisie de «rester attentifs aux évolutions de la sécurité locale et d’être vigilants quant à leur sécurité personnelle». Les personnes qui envisagent des voyages à l’intérieur du pays «devraient évaluer les conditions locales et les routes en faisant des plans de voyage, car les conditions peuvent changer rapidement», note l’alerte de voyage.

Des élections sont prévues pour le 23 octobre 2011, rappelle encore l’alerte, qui ajoute que «des démonstrations politiquement motivées sont susceptibles de survenir dans la période précédant et suivant l’élection. Au cours des neuf derniers mois, des manifestations ont dégénéré à plusieurs reprises en affrontements violents entre la police et les manifestants, provoquant des morts, des blessures et des dégâts matériels considérables.»

Les forces de sécurité sont présentes partout

Tout en admettant que ces manifestations n’ont à aucun moment pris pour cible des étrangers, le Département d’Etat invite les citoyens américains à «rester attentifs aux évolutions de la sécurité locale et d’être vigilants quant à leur sécurité personnelle.» Il les exhorte aussi à «éviter toutes les manifestations, même celles pacifiques qui peuvent rapidement dégénérer, car un étranger pourrait vite devenir la cible de harcèlement».

L’alerte évoque les échanges de tirs, le 21 septembre, entre des avions militaires tunisiens et un convoi de véhicules non identifiés armés qui traversaient le désert au sud de Douz, dans le gouvernorat de Kébili. Elle souligne ensuite «la nécessité pour les citoyens américains d’examiner attentivement tous les déplacements à l’intérieur et d’éviter de voyager dans des régions reculées du sud de la Tunisie.» De même, ajoute l’alerte, «les citoyens américains doivent également être conscients de la poursuite des opérations humanitaires internationales dans le sud de la Tunisie, particulièrement au passage frontalier de Ras Jedir, d’où plus de 300.000 personnes sont passées jusqu’à présent pour échapper à l’agitation en Libye. Alors que la majorité des personnes évacuées ont été rapatriées, près de 4.200 réfugiés sont encore dans des camps près de la frontière et attendent la réinstallation ou le rapatriement.»

Les forces de sécurité gouvernementales, notamment la police, l’armée et la garde nationale sont visiblement présentes sur tout le territoire du pays, constate aussi l’alerte. Elle ajoute cependant que «les voyageurs doivent tenir compte des instructions données par les agents de sécurité en uniforme, et doivent toujours avoir une copie de leur passeport comme preuve de leur nationalité et identité.»

I. B. (d’après le site de l’ambassade des Etats-Unis).