Alors que l’étau se resserre autour de Tripoli, l’armée tunisienne a décrété l’état de vigilance maximale autour de Raj Jedir, considéré comme un point stratégique par les deux belligérants.


La circulation dans ce poste frontalier entre la Libye et la Tunisie a été presque nulle dimanche, en raison des affrontements opposant les insurgés et les troupes de Kadhafi à Zaouia, à 130 Kms au sud de Ras Jedir et 40 kms de Tripoli, la capitale libyenne. Ces affrontements, qui se sont poursuivis dimanche, ont permis aux insurgés de prendre le contrôle de la région.
Le contrôle de Zaouia par les rebelles suppose deux scénarios: ou ils avanceront vers la capitale Tripoli ou ils renforceront leur contrôle du point frontalier de Ras Jedir, affirme «une source militaire tunisienne de haut niveau», citée par l’agence Tap. Elle ajoute: «Ceci qui entraînera l’asphyxie du régime de Kadhafi, d’autant que ce point de passage est vital pour la Libye.»
L’importance stratégique que revêt ce point de passage aux niveaux économique et politique est propre à renforcer l’intensité des affrontements entre les deux parties si les insurgés auraient l’intention d’y progresser, ajoute la même source.
Pour le moment, la situation sur les frontières est jugée «calme» et «normale». Mais «il est impératif de faire preuve de vigilance», affirme la source militaire, qui n’écarte pas qu’«en cas de besoin», des renforts militaires pourraient être déployés dans le sud du pays.
Par ailleurs, six blessés libyens sont arrivés, dimanche matin, à l’hôpital régional de Tataouine. Ils avaient franchi le territoire tunisien en empruntant des pistes sahariennes. Ces blessés, selon leurs accompagnateurs, ont été atteints lors des violents combats à côté de la ville libyenne de Zaouia.
Devant le manque flagrant en équipements et en cadres paramédicaux spécialisés, à l’hôpital régional de Tataouine, deux d’entre eux ont été transférés, dans un état critique, vers une clinique privée de Sfax pour recevoir les soins nécessaires.