Après le Premier ministre Béji Caïd Essebsi, c’est au tour Me Taoufik Bouderbala de démentir l’existence des snipers, en citant des témoignages… d’anciens responsables sécuritaires.


Le président de la Commission nationale d’investigation sur les abus et les violations enregistrés depuis le 17 décembre 2010, qui parlait au cours d’une conférence de presse, vendredi, à Tunis, a démenti l’existence de snipers lors des événements de la révolution, citant des témoignages d’anciens responsables sécuritaires, aujourd’hui en état d’arrestation.
Les agents de sécurité interrogés par la commission, a-t-il expliqué, ont démenti le recours à ce type de tireurs d’élite lors des affrontements avec les manifestations à travers le pays. Ils ont, aussi, nié l’existence d’une structure regroupant les snipers au sein du ministère de l’Intérieur.

Arrestation de 18 hauts cadres de la police
M. Bouderbala, qui a relevé «des contradictions» dans les témoignages des victimes et des témoins oculaires interrogés par la commission concernant les snipers, reconnaît toutefois que de nombreux indicateurs montrent clairement que les tueurs se distinguaient par une grande précision de tir à distance. Ce fait prouve, dit-il, «l’existence de snipers» sans pour autant confirmer qu’il s’agit de tireurs d’élite étrangers recrutés par l’ancien régime. En d’autres termes, et si on a bien compris Me Bouderbala : les snipers existent… mais sans exister vraiment !
L’avocat a évoqué, par ailleurs, l’arrestation de 18 personnes parmi les hauts responsables du ministère de l’Intérieur, des membres du bureau politique du Rassemblement constitutionnel démocratique (Rcd) dissous. D’autres personnes, qui seraient impliquées dans cette affaire, ont été entendues par le juge d’instruction et laissées en liberté, à l’instar de Mohamed Ghannouchi, ancien Premier ministre, et Ridha Grira, ancien ministre de la Défense, alors que pour d'autres personnes, il n’a pas été possible pour le juge d’instruction d’exécuter les mandats d’amener émis à leur encontre.
M. Bouderbala a évoqué 39 décès et 40 blessés parmi les victimes des forces de  sécurité. Il a aussi cité les 14 agents arrêtés dans l’affaire de Ouerdanine.
Bouderbala a également souligné que 39 dossiers de torture ont été soumis au procureur de la république, citant celui de trois avocats victimes de torture au moment de la révolution.
M. Bouderbala a, aussi, indiqué que des dépassements ont été enregistrés dans la gestion du dossier des compensations octroyées aux familles des martyrs et des victimes.

Une commission nationale de vérité
S’agissant des récents troubles de Metlaoui, longuement évoqués au cours de ce point de presse, M. Bouderbala a souligné la gravité de la situation dans la région, «qui risque d’exploser à tout moment». Il est nécessaire, a-t-il dit, que le gouvernement provisoire mène une action d’urgence en coordination avec les forces vives du pays pour réconcilier les parties en conflit. Il a aussi proposé d’organiser une conférence à Metlaoui à cet effet.
Après avoir passé en revue le bilan des activités de la commission, M. Bouderbala a souligné la richesse de l’expérience de la commission qui peut constituer, dit-il, le point de départ pour la création «d’une commission nationale pour la vérité» pour enquêter sur les dépassements commis en Tunisie  depuis l’indépendance et «protéger la mémoire nationale», a-t-il soutenu.

D’après Tap.

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Tunisie. Taoufik Bouderbala lève le mystère des snipers

Après le Premier ministre Béji Caïd Essebsi, c’est au tour Me Taoufik Bouderbala de démentir l’existence des snipers, en citant des témoignages… d’anciens responsables sécuritaires.

Le président de la Commission nationale d’investigation sur les abus et les violations enregistrés depuis le 17 décembre 2010, qui parlait au cours d’une conférence de presse, vendredi, à Tunis, a démenti l’existence de snipers lors des événements de la révolution, citant des témoignages d’anciens responsables sécuritaires, aujourd’hui en état d’arrestation.

Les agents de sécurité interrogés par la commission, a-t-il expliqué, ont démenti le recours à ce type de tireurs d’élite lors des affrontements avec les manifestations à travers le pays. Ils ont, aussi, nié l’existence d’une structure regroupant les snipers au sein du ministère de l’Intérieur.

Arrestation de 18 hauts cadres de la police

M. Bouderbala, qui a relevé «des contradictions» dans les témoignages des victimes et des témoins oculaires interrogés par la commission concernant les snipers, reconnaît toutefois que de nombreux indicateurs montrent clairement que les tueurs se distinguaient par une grande précision de tir à distance. Ce fait prouve, dit-il, «l’existence de snipers» sans pour autant confirmer qu’il s’agit de tireurs d’élite étrangers recrutés par l’ancien régime. En d’autres termes, et si on a bien compris Me Bouderbala : les snipers existent… mais sans exister vraiment !

L’avocat a évoqué, par ailleurs, l’arrestation de 18 personnes parmi les hauts responsables du ministère de l’Intérieur, des membres du bureau politique du Rassemblement constitutionnel démocratique (Rcd) dissous. D’autres personnes, qui seraient impliquées dans cette affaire, ont été entendues par le juge d’instruction et laissées en liberté, à l’instar de Mohamed Ghannouchi, ancien Premier ministre, et Ridha Grira, ancien ministre de la Défense, alors que pour d'autres personnes, il n’a pas été possible pour le juge d’instruction d’exécuter les mandats d’amener émis à leur encontre.

M. Bouderbala a évoqué 39 décès et 40 blessés parmi les victimes des forces de  sécurité. Il a aussi cité les 14 agents arrêtés dans l’affaire de Ouerdanine.

Bouderbala a également souligné que 39 dossiers de torture ont été soumis au procureur de la république, citant celui de trois avocats victimes de torture au moment de la révolution.

M. Bouderbala a, aussi, indiqué que des dépassements ont été enregistrés dans la gestion du dossier des compensations octroyées aux familles des martyrs et des victimes.

Une commission nationale pour la vérité

S’agissant des récents troubles de Metlaoui, longuement évoqués au cours de ce point de presse, M. Bouderbala a souligné la gravité de la situation dans la région, «qui risque d’exploser à tout moment». Il est nécessaire, a-t-il dit, que le gouvernement provisoire mène une action d’urgence en coordination avec les forces vives du pays pour réconcilier les parties en conflit. Il a aussi proposé d’organiser une conférence à Metlaoui à cet effet.

Après avoir passé en revue le bilan des activités de la commission, M. Bouderbala a souligné la richesse de l’expérience de la commission qui peut constituer, dit-il, le point de départ pour la création «d’une commission nationale pour la vérité» pour enquêter sur les dépassements commis en Tunisie  depuis l’indépendance et «protéger la mémoire nationale», a-t-il soutenu.

D’après Tap.