Des affrontements ont eu lieu, samedi à Monastir, entre des militants du parti islamistes Ennahdha et certains de leurs adversaires. Qui faut-il blâmer? L’activisme des uns ou l’intolérance des autres?


Mais d’abord les faits : samedi, Ennahdha avait programmé une manifestation au Centre culturel de Monastir. La manifestation devait être présidée par le secrétaire général du mouvement islamiste tunisien, Hammadi Jebali, qui n’a pu finalement faire le déplacement. Un membre du mouvement a affirmé à l’agence Tap que «la manifestation n’a pu avoir lieu, à cause de l’insistance de certaines parties à exiger son annulation en menaçant d’incendier le complexe».
Des affrontements ont alors eu lieu entre les deux parties. D’importants dégâts ont été enregistrés: vitres brisées, portes saccagées, employés agressés…
Le groupe des assaillants a scandé des slogans hostiles au mouvement islamiste et dénoncé sa présence à Monastir.
Composé de jeunes et d’adultes, ce groupe a affirmé ne représenter aucun parti politique. Ce qui est doublement inquiétant. Car, au moment où la vie politique se libère et où le nombre de partis approche la soixantaine, il est tout de même étonnant de voir des activistes politiques aussi déterminés puissent continuer d’agir en dehors de tout encadrement partisan.
Sur un autre plan, ceux qui craignent les islamistes et les considèrent comme une menace pour la démocratie ne s’honorent pas, ni n’honorent leur cause, en recourant, comme ils l’ont fait samedi à Monastir, à ses pratiques  antidémocratiques.

Imed Bahri