Dans une sorte de «lettre testament», envoyée à ses ami(es) journalistes tunisien(ne)s, l’ex-ambassadeur de France à Tunis Pierre Ménat, se félicite du retour de la liberté en Tunisie. En voici le texte…


«Chère amie, Cher ami,
J’aurais voulu vous saluer de vive voix avant mon départ mais le temps m’a manqué. Je souhaitais simplement vous dire au revoir. J’ai été très heureux de travailler avec vous pendant cette période de dix-sept mois.
Malgré les fortes contraintes qui pesaient sur vous comme sur moi, nous avons fait, je crois, du bon travail ensemble. Grâce à l’intérêt que vous avez bien voulu porter aux initiatives de l’ambassade, des projets comme le Forum pour l’emploi ou les Journées audiovisuelles de Tunis ont acquis une certaine notoriété. Evidemment, ce n’était que de petits pas, mais des pas quand même.
La révolution voulue par le peuple tunisien a, en quelques jours, imposé des valeurs inappréciables, attendues depuis si longtemps: liberté, démocratie, droits politiques.
Au seuil de cette ère nouvelle, je suis heureux pour tous les Tunisiens et tout particulièrement pour vous, journalistes, qui allez pouvoir enfin faire votre métier sans censure et sans contrainte, qui pourrez faire parler haut et fort vos talents que je sais immenses mais qui étaient bridés. Et je pense aussi bien aux chroniqueurs politiques qu’aux spécialistes, notamment de l’économie. Tous auront bien du grain à moudre !
Je suis enfin persuadé que Boris Boillon, mon successeur, auquel je souhaite bonne chance et plein succès dans sa mission, trouvera en vous des interlocuteurs disponibles et très compétents.
Au revoir
Amitiés
Pierre Ménat».