Le chef de la communauté juive de Djerba a déclaré hier à l’agence Tap qu’il n’est pas en mesure de «confirmer l’incendie d'une synagogue à El Hamma, ni la prise à partie du gardien de l’édifice religieux par un groupe d'assaillants».


M. Trabelsi a aussi nié explicitement les déclarations que lui ont été attribuées en ce sens par les agences Afp et Ap. «Je n’ai jamais déclaré, non plus, qu’une relique de la Torah a été brûlée dans le présumé incendie» dans ce lieu de culte d’El Hamma, dans le gouvernorat de Gabès (sud-est), a-t-il insisté. Et d’ajouter qu’il allait envoyer au plus vite une équipe sur place pour faire lumière sur ce qui s’est passé réellement, précisant que quelques voitures de la communauté juive ont été endommagées, mais sans que les personnes ne soient visées en tant que telles.
«Les juifs de Tunisie partagent, selon M. Trabelsi, le sort de tous les Tunisiens. Il faut faire face à ceux qui veulent semer la discorde entre les communautés juive et musulmane», a déclaré M. Trabelsi dont on comprend l’extrême  prudence.
Il n’en demeure pas moins que d’autres sources tunisiennes, juives et non juives, confirment l’incendie qu’elles attribuent à des groupes liés aux forces de l’ex-dictateur Ben Ali qui ont sévi ces derniers jours dans le pays et semé la terreur parmi les populations.
Ces groupes ont aussi incendié la délégation (sous-préfecture) de Kasserine un lycée et un institut supérieur dans la même ville du sud-ouest. Par ailleurs, des manifestants ont reconnu avoir touché 25 dinars d’agents liés à l'ancien pouvoir pour attaquer la manifestation des femmes de vendredi dernier sur l’avenue Habib Bourguiba à Tunis.
Quoi qu’il en soit, les Tunisiens, toutes confessions confondues, doivent condamner toute attaque à caractère terroriste et réaffirmer leur volonté de lutter contre toutes les formes d’intolérances et particulièrement celles à caractère religieux.