La Tunisie sera représentée par le ministre des Affaires étrangères M. Kamel Morjane au XIIIe Sommet de la Francophonie, qui se tient à Montreux, en Suisse, du 22 au 24 octobre. Haykel Ezzeddine, Genève.


Depuis une semaine, on ne parle que de ça dans les médias en Suisse. L’évènement de l’année ici, c’est le XIIIe Sommet de la Francophonie, le premier organisé en terre helvète, qui se tiendra à Montreux, à 67 kilomètres de Genève. Montreux est une belle ville fleurie au bord du lac Léman connue pour son prestigieux Festival international de jazz.

Le sommet de tous les superlatifs
Pour ceux qui aiment les chiffres en voilà une flopée: 30 millions de francs versés par la Confédération Suisse pour l’organisation de ce grand raout francophone avec la participation de 1.400 délégués, 600 journalistes internationaux et 70 pays représentés par une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement qui feront le déplacement à Montreux pour rendre hommage à la langue de Molière mais aussi pour travailler au rayonnement de cette langue parlée par 220 millions de personnes à travers le monde (un tiers des Etats de l’ONU) et dont le plus grand nombre se trouve en Afrique (96,2 millions).
La Télévision suisse romande (Tsr) a bouleversé ses programmes pour la circonstance et deux grands quotidiens romands (‘‘La Tribune de Genève’’ et ‘’24 heures’’) ont concocté un supplément spécial francophonie pour coller à l’actualité. Et toujours pour ceux qui aiment les chiffres, rappelons que d’après le décompte de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif), qui fête cette année son quarantième anniversaire, le français est la 9ème langue la plus parlée dans le monde, la troisième sur Internet, la deuxième dans l’Union européenne... et bientôt, selon les prévisions, en 2050 nous serons 715 millions à conjuguer «je parle français» au présent!

Les Suisses voient grand
Pour la sécurité, la Suisse met le paquet et interdit tout survol aérien de Montreux à un rayon de 46 kilomètres. Par ailleurs, plusieurs centaines de policiers et de pompiers ainsi que 5.000 soldats veilleront sur les invités.
Ce sommet ouvert aussi au public sera festif avec plusieurs concerts gratuits d’artistes francophones et la tenue d’un village de la francophonie avec une cinquantaine de chalets représentant plusieurs pays et organisations qui ont tenu à marquer leur présence par des stands d’informations ou des expositions.
Parmi les présents à ce sommet l’ex-président du Sénégal Abdou Diouf, qui brigue un nouveau mandat à la tête de l’Oif, le président français Nicolas Sarkozy, à moins que les évènements actuels que connaît la France ne le dissuadent de faire le déplacement, le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, le premier ministre canadien Stephen Harper, le président de la République démocratique du Congo Joseph Kabila, le directeur de l’Organisation mondiale du commerce (Omc), Pascal Lamy, le secrétaire général adjoint des Nations Philippe Douste-Blazy... La Tunisie sera représentée par le ministre des Affaires étrangères, M. Kamel Morjane, qui sera la tête d’une petite délégation. Pour M. Morjane, qui a passé une bonne partie de sa carrière internationale à Genève, comme haut fonctionnaire du Haut comité aux réfugiés (Hcr), il s’agit aussi (un peu) d’un retour à son second pays.
La socialiste Micheline Calmy-Rey, conseillère fédérale en charge des Affaires étrangères, a organisé une conférence de presse lundi 18 octobre à Berne, la capitale fédérale, pour évoquer les enjeux de ce sommet de la langue française. Le rendez-vous de Montreux c’est aussi un espace politique pour parler et dialoguer sur trois thèmes importants: la Francophonie acteur des relations internationales et sa place dans la gouvernance mondiale ; la Francophonie et le développement durable ; et enfin la langue française et l’éducation dans un monde globalisé.
Le résultat de cet engagement sera vérifiable dimanche 24 octobre avec la Déclaration finale de ce sommet.

H. E.


En haut: Abdou Diouf, Secrétaire de la Francophonie, Rodolphe Imhoof, Ambassadeur, Représentant permanent Suisse auprès de l’Oif, Micheline Calmy-Rey, cheffe du Département des Affaires étrangères (Dfae)