HAMADIJEBALILe gouvernement Hamadi Jebali a annoncé, aujourd’hui, qu’il allait mettre en œuvre deux décrets-lois 115 et 116, garantissant la liberté de la presse et organisant l’audiovisuel.

«Le gouvernement a annoncé (...) que la coalition gouvernementale avait décidé de mettre en œuvre les décrets 115 et 116 qui organisent le secteur de l'information», a ainsi indiqué, mercredi après-midi, l’agence officielle Tap, citant un communiqué du gouvernement.

Le gouvernement, qui a refusé jusque là de mettre en œuvre ces deux décrets-loi relatifs, respectivement, au nouveau code de la presse et à la Haute autorité indépendante pour la communication audio-visuelle (Haica), semble avoir reculé face à la forte mobilisation des journalistes et à la réussite de leur grève générale, observée aujourd’hui par toute la profession, pour la première fois dans l’histoire du pays.

La mise en œuvre des deux décrets-loi, qui avait été adoptés par l’ancien gouvernement et publiés sur le Journal officiel de la république tunisienne (Jort) du 2 novembre 2011, fait partie des revendications du secteur des médias, mais la décision de leur mise en œuvre est venue avec plusieurs mois de retard, après que le gouvernement, de la bouche même de son chef, Hamadi Jebali, et de son conseiller politique, Lotfi Zitoun, aient critiqué ces deux textes et justifié leur refus de les mettre en application.

Que s’est-il passé entre-temps pour qu’ils changent, brusquement, d’avis?

Ils ont enfin compris que le chantage auquel ils soumettent les journalistes depuis plusieurs mois pour essayer de les soumettre à leur projet de dictature islamiste ne réussira qu’avec… les larbins de toujours, les corrompus ayant servi la propagande de Ben Ali et qui sont disposés à retourner aujourd'hui la veste pour les servir.

Cette race de plumitifs corrompus et sans scrupules, le gouvernement Ennahdha a compris, après la grande mobilisation d’aujourd’hui, qu’elle constitue une infime minorité.

Le combat pour la liberté de la presse ne fait pourtant que…commencer. Car rien n'indique que la décision de ce soir sera appliquée... au-delà de l'effet d'annonce.