Trois projets de loi sur le port du niqab dans les universités seront soumis au Conseil des universités puis à l’Assemblée nationale constituante (Anc) pour décider de la mesure à prendre à ce sujet.Trois projets de loi sur le port du niqab dans les universités seront soumis au Conseil des universités puis à l’Assemblée nationale constituante (Anc) pour décider de la mesure à prendre à ce sujet.

C’est ce qu’a indiqué, lundi à la Tap, Sofiene Mansouri, chef de cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Trois cas de figures prévus par la tutelle

Les projets proposés par le service juridique du ministère de tutelle prévoit trois cas de figure : l’interdiction catégorique du port du niqab, l’autorisation conditionnée ou la permission sans conditions, a-t-il ajouté.

Ces projets seront, probablement, soumis mardi au Conseil des universités puis à l’Anc qui doit voter le projet de loi choisi en concertation avec les présidents des universités à la majorité des deux tiers, a fait savoir M. Mansouri.

«La question du port du niqab ne concerne pas seulement les établissements universitaires mais touche tous les établissements d’une manière générale. Il fait partie des libertés individuelles», a indiqué M. Mansouri.

En attendant la promulgation de la nouvelle loi, les conseils scientifiques bénéficient de toutes les prérogatives pour interdire ou permettre le port du niqab au sein de l'université et les étudiants doivent impérativement respecter les décisions de ces conseils, a indiqué le responsable.

Visage découvert pendant les cours et les examens

«Les niqabées doivent se soumettre au règlement intérieur de la faculté, dévoiler le visage pendant les cours et les examens et durant les soutenances de la mémoire ou de la thèse», avait indiqué, le 8 septembre, à Kapitalis, Habib Kazdaghli, doyen de la Faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba. Selon lui, l’article 20 du règlement intérieur est clair. «Tout étudiant doit décliner son identité et montrer son visage à chaque fois qu’on le lui demande: lors de son inscription, pendant les cours, la durée des examens, et le temps qu’il faut pendant la tenue de sa mémoire ou de sa thèse ou s’il est encore convoqué à répondre dans un conseil de discipline», avait aussi expliqué M. Kazdaghli.

De son côté, Houcine Boujarra, secrétaire général de la Fédération générale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (Fgers) a souligné que la fédération estime que les étudiantes et les enseignantes doivent avoir le visage dévoilée aussi bien pendant les cours que lors des examens.

Il a souligné que le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a préparé les trois projets en question de façon unilatérale sans prendre l’avis des universitaires et de la partie syndicale.

«Ces projets devaient être présentés en premier lieu aux conseils scientifiques puis au conseil de chaque université et en dernier lieu au conseil des universités», a-t-il soutenu.

«La démarche adoptée par le ministère de tutelle n’est pas démocratique surtout que la partie syndicale n’a pas été impliquée dans ce processus», affirme M. Boujarra.

La police universitaire a disparu avec la révolution

La même source a, d’autre part, affirmé que la police universitaire, qui existait sous l’ancien régime, ne reviendra plus à l’université, faisant remarquer que le ministère de tutelle a pris toutes les mesures nécessaires, en coordination avec les ministères de l'Intérieur et de la Défense nationale, pour garantir la protection des établissements universitaires en cas de besoin.

Il a, toutefois, admis que des agents relevant du ministère de l’Enseignement supérieur soient chargés de la protection des entrées principales des établissements universitaires.

Concernant la suppression de la police universitaire, le syndicaliste a rappelé que cette mesure a été prise au lendemain de la révolution, indiquant que la sécurité des établissements universitaires doit être garantie par des agents relevant directement de l’établissement en question et non par des policiers.

I. B. (avec Tap)