altPour les Nahdhaouis, l’«atteinte au sacré» est à géométrie variable. Ils crient fort quand cela peut déstabiliser leurs opposants, et se taisent courageusement quand cela risque de gêner leurs alliés.


 

Le parti islamiste Ennahdha (au pouvoir), souvent prompt à monter au créneau pour dénoncer les «atteintes au sacré» (venant d’un artiste ou d’un cinéaste tunisien), s’est bien gardé cette fois, s’agissant de ses alliés américains, d’appeler à manifester devant l’ambassade des Etats-Unis à Tunis pour dénoncer le film ‘‘L’Innocence des musulmans’’ de Sam Bacile dénigrant, pendant 13 minutes, le prophète Mohamed.

Au risque d’énerver Habib Ellouze, Sadok Chourou et tous les autres chevaliers de l’apocalypse, qui ne manqueront pas d’ailleurs de le lui reprocher, Ennahdha a, au contraire, appelé ses troupes à ne rien faire: le parapluie  américain vaut-il bien… une offense au prophète?

Reste que ses «troupes» ne sont pas homogènes. Il y a celles sur lesquelles il a encore quelque influence. Quant aux autres, qui échappent à son contrôle, elles  reçoivent leurs instructions d’autres mouvances islamistes, encore plus radicales et qui se foutent comme d’une guigne des… relations avec Washington.

R. K.