Une action internationale intitulée «Marche mondiale du jasmin pour la liberté du peuple syrien» a eu lieu, samedi, dans plusieurs villes à travers le monde. Kapitalis a suivi de près celle qui s’est déroulée à Genève. Haykel Ezzeddine, Genève


Pas de drapeaux tunisiens mais la Tunisie était présente avec des manifestants tunisiens, le slogan : «Dégage» entonné plusieurs fois par la foule sur la Place des Nations, siège de l’Onu, et par le titre de la marche internationale qui nous emprunte notre symbole national : le Jasmin. La Tunisie a été mentionnée plusieurs fois dans les discours des intervenants pour son rôle précurseur dans le mouvement de libération des peuples arabes.

 

Face aux réactions timides des Etats

Le rendez-vous était pris depuis plusieurs jours pour sortir samedi dans la rue et défendre la cause des Syriens qui se font massacrer par un régime aux abois. Il ne se passe pas un jour sans que l’on apprenne telle ou telle exaction dans une des régions de Syrie. Des milliers de morts, froidement assassinés, qui font écho à un silence international assourdissant ! Réaction timide, quelques fermetures d’ambassades, des cartons jaunes distribués là ou là sans faire trop mal aux assassins, quelques intimidations sans réel effet... Bachar, qualifié de «boucher de Damas», a encore de beaux jours devant lui.

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Anis alias Ali Baba, militant tunisien, prend la parole lors de la Marche mondiale du jasmin pour le peuple syrien à Genève

La Syrie n’a pas le pétrole de la Libye... Cela explique peut-être en partie le manque d’entregent de la communauté internationale. Le président dictateur syrien n’a toujours pas compris qu’il est grand temps de partir. Ses amis d’hier prennent leurs distances pour ne pas cautionner ses crimes... Mais il ne comprend toujours pas. Malgré l’appel incessant de son peuple pour son départ du pouvoir, il s’entête et continue de tirer sur la foule à l’arme lourde. Ben Ali ou Hosni Moubarek sont des enfants de chœur comparés à ce dirigeant têtu qui continue de commettre des atrocités aux dépens de son peuple. Que retiendra de lui l’histoire ? Bachar Al Assad fût un dictateur sanguinaire sans étoffe politique pendant un règne dictatorial hérité d’un père tout aussi cruel. Voilà ce qu’on pourrait lire dans les manuels de l’histoire un jour prochain.

Samedi dernier, plusieurs villes en Europe mais aussi dans le monde arabe, ont tenu à marquer leur soutien au peuple syrien. A Genève, environ 300 personnes ont défilé à travers la ville dans le calme pour soutenir un peuple meurtri.

Une mobilisation qui ira crescendo

Plusieurs personnalités ont pris part au rassemblement au point de départ à la Place des Nations et ont même prononcé des discours : Ueli Leuenberger, Président des verts et Conseiller national, Remy Pagani, Conseiller administratif à la ville de Genève, Loly Bolay, députée au Grand Conseil, Pierre Vanek, secrétaire du parti SolidaritéS, militant et ancien Conseiller national, Karl Grünberg, animateur de Acar Sos Racisme, Hafid Ouradiri directeur de la Fondation de l’Entre connaissance... Ce rassemblement a duré trois heures et a conduit les participants de la Place des Nations à la Place Neuve. Chants, slogans anti-Bachar, pancartes stigmatisant le «boucher de Damas» et le régime baathiste en place en Syrie...

Les manifestants se sont fait remarquer et de belle manière dans les rues passantes de Genève, qui grouillaient de monde comme d’habitude le samedi. La commémoration du massacre de Sabra et Chatila, qui a coïncidé avec le rassemblement de ce jour, a été évoqué à plusieurs reprises par les intervenants, faisant écho aux différents drapeaux fièrement portés par des Marocains, Algériens et Palestiniens.

La pression sur la Syrie ne se relâchera et la lutte continuera. La seule énigme est d’ordre mathématique. Combien de jours résistera encore le dictateur ? Et combien de victimes payeront encore le prix de leur résistance ?