C’est presque inquiétant! La victoire des rebelles en Libye n’est pas encore totale ni définitive et voilà que le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé  prépare la facture à soumettre aux gagnants. Ce n’est pas un gag.
Par Haykel Ezzeddine


Au téléjournal de TF1 de lundi soir, le ministre français prépare l’après Khadafi. Une réunion aura lieu la semaine prochaine à Paris qui réunira les vainqueurs  parmi les membres les plus méritants de l’Otan pour aider à «reconstruire un pays riche» et qui a «un potentiel important» selon les propres termes de M. Juppé.
Cette réunion des vainqueurs portera le nom du «Groupe des amis de la Libye», un club fermé au commun des mortels mais ouvert au prorata des bombes déversées ces derniers mois sur le territoire du colonel-dictateur! Deux pays ont eu la part du lion avec leur soutien guerrier aux rebelles: la France de Nicolas Sarkozy, le candidat, et l’Angleterre de sa majesté, David Cameron. Et ce sont ces deux brillants politiciens qui présideront cette réunion de partage des nouveaux chantiers qui attendent la nouvelle Libye.

Au fait, c’est tout à fait normal. On peut même louer cette initiative de construire après avoir détruit durant des mois l’infrastructure de ce pays. «La France a pris des risques calculés», dit le pince sans rire au service du candidat Sarkozy. Voilà, tout est résumé dans cette phrase, simple et concise, bien calculée et qui résonne en termes de marchés à prendre et de contrats à signer! Et ce n’est pas tout, une excursion sera offerte prochainement au Président candidat, Sarkozy en terre libyenne, le temps d’un bain de foule après le bain de sang! A nous de conclure avec un brin d’ironie: «Tout n’est pas politique, mais la politique s’intéresse à tout», belle phrase du philosophe et homme politique italien Nicolas Machiavel.