Au terme des travaux de son conseil national, à Tataouine les 12 et 13 mai, le Congrès pour la République (CpR) a élu Mohamed Abbou au poste de secrétaire général. Qui cumulera ainsi sa fonction partisane avec son poste gouvernemental!


Près de 150 personnes ont été présentes à l’ouverture des travaux du congrès, avec des représentants de 26 bureaux dont 4 à l’étranger. Sur 69 bulletins, dont 1 invalidé, Mohamed Abbou était ex-aequo avec Imed Daïmi, chef du cabinet du président de la république. Chacun a récolté 34 voix, mais c’est Imed Daïmi qui s’est retiré pour laisser la voie libre à son camarade. Il restera cependant vice-président du CpR, un parti qui a dévié de ses principes laïcs et modernistes et qui roule de plus en plus pour le parti islamiste Ennahdna, comme le lui reprochent ses nombreux dissidents, notamment Abderraouf Ayadi, son ex-secrétaire général.

Ce qui choque dans cette élection, c’est que l’élu est ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé de la Réforme administrative.

Un ministre en charge de réformer l’administration et qui ne voit aucun inconvénient à cumuler une fonction gouvernementale et une autre à la tête d’un parti politique au pouvoir est pour le moins inquiétant. Car, M. Abbou et ses collègues (du gouvernement) et ses camarades (du CpR) ne sont pas sans savoir que parmi les graves errements reprochés à l’ancien régime c’est, justement, cette relation incestueuse entre le gouvernement et le parti au pouvoir.

Dire que M. Abbou va réformer l'administration tunisienne est devenu, après cette élection, presque une boutade. Qu'il commence par lui-même, dirait l'autre...

Z. A.