En réponse au meeting de Monastir, samedi, quelques milliers de religieux se sont donné rendez-vous à l’avenue Habib Bourguiba, à Tunis, agitant leurs bannières noires ou blanches et criant «Essebsi ennemi de Dieu !» Manifestation salafiste à Tunis.


Dimanche matin, un rassemblement d’artistes a eu lieu devant le Théâtre municipal de Tunis à l'occasion de la Journée mondiale du théâtre, réclamant un «masrah pour tous» (un théâtre pour tous). Le rassemblement était autorisé et annoncé plusieurs jours à l’avance, notamment via les médias. Et voilà qu’un groupe d’islamistes a surgi de nulle part pour perturber leur mouvement pacifique. Tout était bon, le jet de pierres, d'oeufs et même de bout de métal tranchant. Alertée par des comédiens, notamment Jalila Baccar, la police stationnée tout près- le siège du ministère de l'Intérieur est à moins de 100 mètres- n'a pas jugé urgent d'intervenir, ne fut- ce que pour protéger les enfants en costume qui participaient à l'évènement.

Peu après 10 heures, quelques milliers d’islamistes ont investi l’avenue Habib Bourguiba. Ont-ils été autorisés par le ministère de l’Intérieur comme le voudrait le règlement ? La réponse à cette question incombe à Ali Lârayedh, ministre de l’Intérieur.

 

Les manifestants islamistes ont paradé autour de l’Horloge et interrompu la circulation des voitures. Ils ont même utilisé des petits enfants qui, munis de hauts parleurs et érigés sur les épaules d’adultes, criaient «Takbiiiiiiiiiiii…..r», aussitôt suivis par des cris «Allah Akbar» (Dieu est grand) bien retentissants.

Il s’agit, pratiquement, des mêmes personnes (2.500 à 3000 individus) qui étaient, vendredi 16 mars, devant l’Assemblée constituante au Bardo et, vendredi 23 mars, dans cette même avenue appelant à l’adoption de la chariâ comme source principale de la constitution.

Cette dernière manifestation – qui a coïncidé avec la Journée du Saint Coran, proclamée lundi dernier par le ministère des Affaires religieuses –, était en réponse à la manifestation pour la démocratie qui a rassemblé, le 20 mars, quelques 20.000 manifestants dans cette même avenue Habib Bourguiba à Tunis.

Z. A.

Crédit photo : ActualitesTN

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