La France s’engage à accompagner la jeune démocratie tunisienne, à condition que les nouvelles autorités du pays issues du scrutin du 23 octobre respectent les droits humains.


Le président français Nicolas Sarkozy a assuré, en effet, mercredi, lors du Conseil des ministres que la France serait «vigilante» sur le respect des droits humains et des «principes démocratiques» en Tunisie, selon la porte-parole du gouvernement français Valérie Pécresse.

Diversité et égalité hommes-femmes

Le chef du gouvernement français a souligné l’attachement de son pays au respect de «la diversité culturelle et religieuse» et de «l’égalité des hommes et des femmes», a rapporté Mme Pécresse.

Nicolas Sarkozy a aussi rappelé que la France et l’Europe avaient «un rôle crucial à jouer» pour accompagner la Tunisie vers la démocratie, précisant qu’elles «prendraient toutes leurs responsabilités» en la matière.

Le chef de la diplomatie française Alain Juppé s’est dit lui aussi «optimiste» après les élections de l’assemblée constituante, tout en conditionnant l’aide du G8 à la Tunisie au respect des valeurs démocratiques.

«Nous allons mettre en place une aide économique massive à la Tunisie», a déclaré Alain Juppé sur France Inter, mercredi, rappelant que le G8, réuni fin mai à Deauville, s’y était engagé.

Des élections libres et sans tricherie

«Naturellement, cette aide, nous l’apporterons dans la mesure où les lignes rouges ne seront pas franchies. Je pense que c’est important d’avoir cette conditionnalité», a déclaré M. Juppé.

Le respect de l’alternance démocratique, des droits humains, de l’égalité hommes-femmes font partie de ces lignes rouges, a-t-il détaillé.

En matière d’égalité entre les sexes, «la société tunisienne est très évoluée et il serait absolument dommageable qu’on fasse marche arrière.»

«Mais moi, a-t-il poursuivi, je vais être optimiste sur la Tunisie. On ne va pas se plaindre qu’il y ait eu des élections. (...) Il y a eu des élections libres, il n’y a pas eu de tricherie (...) et le peuple tunisien s’est exprimé. Nous devons respecter ce suffrage», a-t-il dit. «Il y a des forces démocratiques en Tunisie qui vont se développer, s’organiser», a-t-il ajouté.
«Tout est risqué dans une révolution mais je crois qu’il faut faire confiance et être vigilants», a-t-il redit.

I. B. (avec agences)