Taieb Baccouche à l'AssembléeLe chef de la diplomatie tunisienne a partagé, aujourd’hui, avec les députés sa perplexité à propos des journalistes tunisiens kidnappés en Libye. A quel saint se vouer?

Lors de son audition, mardi 19 mai 2015, à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), ministre des Affaires étrangères Taieb Baccouche a déclaré que le gouvernement ne veut pas donner de déclaration qui puisse mettre en péril la vie de Sofiane Chourabi et Nadhir Guetari, détenus en Libye depuis le 8 septembre 2014, laissant ainsi (et encore) planer la possibilité qu’ils puissent être encore en vie, alors que des sources officielles libyennes avaient affirmé, il y a quelques semaines, qu’ils avaient été exécutés par un groupe extrémiste à Derna, dans une zone contrôlée par les jihadistes.

Le ministre a précisé que la Tunisie avait reçu des promesses de la part du gouvernement de Tripoli (islamiste) que Chourabi et Guétari seraient libérés, ajoutant que les informations en provenance de la Libye restent très contradictoires, ce pays étant gouverné par différentes parties.

L’annonce, par le gouvernement de Tobrouk (libéral), de l’exécution des deux journalistes n’a toujours pas été matériellement prouvée et les informations obtenues jusque-là ne sont pas très claires.

«Pour pouvoir mener à bien notre enquête, on a décidé d'envoyer de nouveau un représentant consulaire et nous espérons connaitre la vérité quelle qu'elle soit avant la fin de ce mois», a-t-il conclu.

Cette audition n’aura finalement rien apporté de nouveau sur le sort des journalistes tunisiens disparus en Libye, le gouvernement ne donnant pas l’impression d’être mieux informé que le commun des citoyens, ni l’actuel ni celui qui l’a précédé, et qui s’est illustré par son inaction sur ce dossier.

Y. N. M.

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