Beji Caid Essebsi au Palais des CongrèsLa Tunisie considère avec réalisme la situation en Libye et refuse toute intervention militaire dans ce pays où s'entremêlent des agendas étrangers.

C’est ce qu’a déclaré le Président de la République Béji Caid Essebsi, dans l’allocution qu’il a prononcée à l'occasion de la fête du travail, vendredi 1er mai 2015, au Palais des Congrès à Tunis, réitérant ainsi la position de la Tunisie sur la crise libyenne : ne pas s’immiscer dans les affaires du pays voisin, faciliter le dialogue entre les parties en conflit en vue d’une solution négociée et rejeter toute intervention étrangère qui compliquerait davantage la situation.

«Nous sommes en contact avec le gouvernement de l'est libyen, reconnu par la communauté internationale, mais aussi avec le gouvernement installé à l'ouest, dans l'espoir de parvenir à une solution», a souligné M. Caïd Essebsi, rejetant ainsi les critiques que cette position de neutralité suscite au sein même de sa famille politique, où l’on ne voit pas d’un bon oeil le gouvernement islamiste de Tripoli et ses milices armées connues sous le nom de Fajr Libya.

Tout en refusant toute implication dans le conflit libyen, la Tunisie reste ouverte à toute proposition de nature à résoudre la crise dans ce pays, a encore martelé M. Caïd Essebsi, qui semble vouloir éviter à son pays les retombées négatives d’une position trop tranchée en faveur d’un camp et contre un autre, sachant que la Tunisie doit gérer, à ses frontières sud, des groupes armés qui pourraient mener des actions de déstabilisation dans ses territoires.

I. B.

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