Wided Bouchamaoui et Houcine Abassi

Les centrales syndicale et patronale n'ont pas profité de la célébration du 1er mai, Journée mondiale du travail, pour enterrer la hache de guerre. Au contraire...

Par Imed Bahri

Dans son intervention lors la cérémonie nationale de célébration de la Journée mondiale du travail, vendredi 1er mai 2015, au Palais des Congrès à Tunis, en présence du président de la république, Beji Caïd Essebsi, du chef du gouvernement, Habib Essid, et du président de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), Mohamed Ennaceur, Wided Bouchamoui, présidente de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de lartisanant (Utica), a appelé les travailleurs à redoubler d'effort, à produire davantage, à améliorer leur productivité, à mettre fin aux revendications excessives, grèves et actions de protestation qui paralysent les entreprises.

Mme Bouchamaoui a aussi appelé les travailleurs à cesser de diaboliser les chefs d'entreprises, car ce sont eux qui créent les richesses et les emplois et font marcher l'économie.

Ces mots, on l'a compris, étaient directement adressés au secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Houcine Abassi, auteur, il y a quelques jours, d'une charge assassine contre les hommes d'affaires, qu'il a accusés de s'attacher uniquement à leurs privilèges, de ne pas s'acquitter de leurs devoirs fiscaux et de refuser d'investir dans les régions intérieures.

Festivites du 1er Mai

Célébration de la Fête mondiale du travail sous le signe de la division.

Comme on devait s'y attendre, M. Abassi, droit dans ses bottes, a cru devoir rajouter une couche. Dans son intervention à la même cérémonie, il a commencé par s'en prendre aux réseaux de la contrebande, en quête du gain rapide aux dépens de la communauté nationale et de la santé des citoyens. Puis, dans une limpide allusion à certains chefs d'entreprises, il a averti contre les répercussions négatives de l'évasion fiscale et du non paiement, par certains chefs d'entreprises, de leurs redevances à la sécurité sociale. Et vlan !

Autant dire que les deux grandes organisations nationales, dont les dirigeants ont poussé la polémique un peu trop loin, ne semblent pas prêtes d'enterrer la hache de guerre.

Ce qui n'est pas, on s'en doute, une bonne nouvelle pour le gouvernement qui cherche à restaurer la paix sociale pour relancer l'investissement et créer des emplois.