Les dirigeants du Front populaire, qui ont lancé, hier, leur campagne électorale, ont admis des divergences internes mais démenti toute division.
Par Yüsra N. M'hiri
Lors du meeting du lancement officiel de la campagne électorale du Front Populaire pour les législatives du 26 octobre 2014, tenu mercredi 8 octobre 2014, à Tunis, les dirigeants des différents partis formant cette coalition de gauche ont déclaré que les différends nés dans leurs rangs, lors de l'établissement des listes électorales, ne pourront pas les diviser ou les désunir.
Des divergences mais pas de divisions
«Nous ne sommes pas des clones et avons donc parfois des positions divergentes, mais cela ne nous divisera pas, puisque nous en discutons dans un esprit démocratique et finissons toujours par les dépasser. Nous ne tomberons donc pas dans le piège de la division, car notre front est un projet sérieux», a ainsi déclaré Hamma Hammami, porte-parole et candidat du Front à la présidentielle du 23 novembre 2014.
Zied Lakhdar, secrétaire général du Watad et tête de liste du Front dans la circonscription de Ben Arous, a rappelé, de son côté, que le Front fête son deuxième anniversaire. C'est le 7 octobre 2012, que Chokri Belaid (assassiné le 6 février 2013 par des extrémistes islamistes) a, en effet, annoncé la création de la coalition, en appelant les partis de la gauche à l'union sacrée. «Ce legs sera respecté», a lancé M. Lakhdar aux centaines de présents, ajoutant: «L'union fait la force et le Front populaire est fort par son histoire, son passé militant et sa volonté de servir le peuple et la patrie».
Au cours de ce meeting, les têtes de listes du Front populaire ont été présentées. «Pour reconstruire la Tunisie, nous devons rester unis et nous remettre au travail», se sont-ils accordés à dire, en rappelant le slogan de la campagne: «Tunisie de l'espoir, Tunisie du travail».
Les partisans du Front populaire au lancement de leur campagne pour les législatives: les femmes au premier rang.
Mbarka Brahmi superstar
Ils ont passé en revue les principaux axes du programme électoral du Front : combattre le terrorisme, réformer le système sécuritaire de manière à mettre fin aux abus et aux bavures, et notamment au fléau de la torture, relancer l'économie en s'attaquant à l'évasion fiscale, la contrebande et la corruption, améliorer les services publics, notamment la santé, l'administration et le transport, et particulièrement dans les régions intérieures manquant cruellement d'infrastructures à même d'impulser le développement.
Les candidats du Front ont également promis d'accorder une place privilégiée à l'éducation et à la culture, afin de combattre l'analphabétisme, dont les taux restent élevés parmi les femmes et dans les zones rurales, et valoriser le patrimoine culturel national et promouvoir la créativité des jeunes.
On notera, au passage, la standing ovation suscitée par l'annonce du nom de Mbarka Brahmi, épouse du député de gauche Mohamed Brahmi, assassiné par des extrémistes religieux, le 25 juillet 2013. La tête de liste du Front à Sidi Bouzid n'était pas présente dans la salle pour cause de campagne électorale dans sa circonscription. Mais en criant ''Brahmi est toujours vivant'', les partisans du Front ont voulu signifier que son épouse, la courageuse et battante M'barka, a déjà repris le flambeau.
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