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Moncef Marzouki remis à sa place par Kamel Jedidi, professeur tunisien à la Business School de la Columbia University: «Qu'aviez-vous entrepris de concret pendant les trois dernières années?»

Par Marwan Chahla

Invité au Forum des dirigeants du monde de la Columbia University pour parler de la révolution, le président provisoire de la république a fait la désagréable expérience de rencontrer le Pr. Kamel Jedidi, qui lui a rappelé quelques vérités sur son séjour au Palais de Carthage.

Hier, lundi 22 septembre 2014, la prestigieuse université new-yorkaise a trouvé place à Moncef Marzouki parmi les invités de son 11e World Leaders' Forum annuel.

Le squatter du Palais de Carthage a eu l'occasion de pérorer sur la crise des institutions de l'Etat dans le monde arabe, sur les «fissures et les scissions sociales et religieuses» qui ont surgi sur la scène arabe au lendemain du Printemps arabe, sur la responsabilité de l'Occident qui a soutenu pendant longtemps les dictatures arabes, sur son vœu pieux qu'en Tunisie : «Nous avons eu la chance de reconstruire notre société sur des bases solides» et de dire qu'il est «fier que nous (les Tunisiens, NDLR) ayons fait du bon travail».

Là-dessus, le sang de l'éminent professeur de la Business School (BS) de la Columbia University Kamel Jedidi n'a fait qu'un tour. Le journal de la Columbia, ''The Columbia Spectator'' (''TCS ''), a ouvert ses colonnes à ce professeur tunisien qui, en avril dernier, avait donné l'occasion à Mehdi Jomaâ de tenir une conférence dans cette université new-yorkaise.

Pour Kamel Jedidi, la révolution tunisienne est le produit de tensions économiques et Moncef Marzouki «ne propose, dans tout ce qu'il a dit, aucun plan ni aucun programme précis pour améliorer la situation» dans le pays.

«Il gagnerait énormément à être plus concret car, en tant que dirigeant, il est bon en théorie..., mais, en tant que président, il a passé le plus clair de son temps à critiquer les élites du pays», ajoute Pr. Jedidi avec beaucoup d'ironie et d'amertume.

Le magistral professeur de la BS assène un dernier coup en adressant au candidat à la présidentielle de novembre prochain cette question assassine: «Qu'aviez-vous entrepris de concret pendant les trois dernières années (que vous avez passées au Palais de Carthage, NDLR) et qu'entendez-vous entreprendre pour changer les choses concrètement?».

Le candidat du Congrès pour la république (CpR) à la présidence, fidèle allié d'Ennahdha, a-t-il compris la question de Kamel Jedidi? L'universitaire tuniso-américain a rappelé à M. Marzouki que, depuis qu'il occupe le palais de Carthage, il a dilapidé l'argent du contribuable sans rien apporter d'utile aux Tunisiens. En d'autres termes: il a été fardeau insupportable, de tous points de vue...

Illustration : Photo de Millie Christie-Dervaux pour Spectator.

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